« E pluribus unum », la devise Etats-Unis célèbre la diversité de ses origines ainsi que son ambition d'unité nationale : de plusieurs, un seul. Ainsi nos différences semblent n'être qu'une source d'enrichissement, soit nationale ou personnelle. Et en effet la différence qu'elle soit culturelle, identitaire, communautaire, physique, de classe sociale ou d'opinion, nous enrichit en ce sens que l'autre nous apporte quelque chose de distinct de nous, qu'il nous offre un point de vue extérieur, nécessairement intéressant car différent. De plus, ma différence fait de moi une réalité originale, un être singulier. De ce point de vue, la différence est donc enrichissante.
Pourtant n'y a-t-il pas des situations dans laquelle la différence pourrait ne pas nous enrichir, voire même nous priver de quelque chose ?
Depuis les années 1960 et la modernisation de nos sociétés, on a cru à une tendance de convergence des différences. Or aujourd'hui plus que jamais la conscience des identités et des spécificités culturelles s'aiguise, jusqu'à s'exacerber. Les différences ne deviennent-elles pas alors une source de frontières, de rejet et de haine de l'autre ?
L'enjeu de notre sujet consistera donc à déterminer dans quelle mesure ce conflit entre nos différences est nécessaire pour nos sociétés démocratiques.
[...] Ainsi, Kimlicka par exemple revendique un droit des minorités et demande aux politiques publiques de mélanger une place plus grande aux spécificités et différences de certains groupes minoritaires. C'est en effet en leur reconnaissant des droits particuliers que nous leur laissons la possibilité de cultiver leur différence. Il s'agit là d'un principe de respect des identités. Selon lui la citoyenneté multiculturelle doit être promue par une politique multiculturelle, autant pour les minorités nationales que pour les immigrés ou que pour les nouveaux mouvements sociaux à savoir les homosexuels, les femmes, les pauvres, les handicapés que la société nationale a marginalisés Charles Taylor, un autre penseur canadien du multiculturalisme revendique lui une politique de la reconnaissance, c'est-à-dire à la différence de WK, une politique multiculturelle d'inspiration communautaire. [...]
[...] Ainsi, la dénégation consiste non seulement à exclure l'autre, mais aussi à le nier dans sa différence propre. Ce qui engendre une perte d'identité (on peut penser à l'impérialisme américain et une dévalorisation d'autrui. Le racisme, plus profonde intolérance morale encore que la xénophobie, conduit à la violence. Il s'agit de nier à la fois l'autre dans sa différence et même jusque dans son existence. On veut gommer, effacer leur différence. Enfin, Léo Strauss critique le relativisme dans le sens où il estime que la modernité refuse l'évaluation des valeurs et les accepte toutes indifféremment. [...]
[...] Ainsi, les droits de l'enfant par exemple font l'objet d'une grande évolution, car la transformation du droit de la famille est allée dans le sens d'une valorisation des droits de l'enfant (en suivant le principe de la sauvegarde de son intérêt) afin d'assurer sa protection et son égalité. Conclusion Nous avons donc vu que nos différences ne nous enrichissent pas nécessairement, mais sont nécessaires à notre démocratie. Pour une approche critique de la différence, il serait stupide de nier les différences, mais il serait aussi stupide de refuser de les évaluer à l'aune d'un critère commun. Autant l'acceptation des différences est un jugement rationnel en tant qu'elles sont la condition pour un débat sur la vie juste, autant le refus de les distinguer n'a pas de sens. [...]
[...] Nos différences nous enrichissent-elles nécessairement ? E pluribus unum la devise Etats-Unis célèbre la diversité de ses origines, ainsi que son ambition d'unité nationale : de plusieurs, un seul. Ainsi, nos différences semblent n'être qu'une source d'enrichissement, soit national ou personnel. Et en effet la différence qu'elle soit culturelle, identitaire, communautaire, physique, de classe sociale ou d'opinion, nous enrichit en ce sens que l'autre nous apporte quelque chose de distinct de nous, qu'il nous offre un point de vue extérieur, nécessairement intéressant, car différent. [...]
[...] Ainsi si on se réfère aux différences d'opinions, on peut mettre en avant le fait que le débat nous enrichit, or le débat est propre à la démocratie avec l'importance de la liberté d'expression. Quant aux différences d'identité, certes elles peuvent menacer l'unité du peuple, mais l'unité absolue est le but du totalitarisme. Il s'agit donc de promouvoir la différence, car ce conflit inhérent à la démocratie ne disparaît que par la violence. La démocratie c'est donc accepter cette tension, à la différence des régimes totalitaires. Ainsi selon l'expression de Claude Lefort, le totalitarisme c'est unifier le Peuple Un (Lefort). [...]
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