Classification, diversité du réel, simplification du réel, outil pratique, activité sociale, classification universelle, intellection du monde, perception du monde, processus de catégorisation, prototype, typologie, pertinence
Cournot, dans "Essai sur les fondements de nos connaissances", 1851, définit la classification comme "une opération de l'esprit qui, pour la commodité des recherches ou de la nomenclature, pour le secours de la mémoire, pour les besoins de l'enseignement, ou dans tout autre but relatif à l'homme, groupe artificiellement des objets auxquels il trouve quelque caractère commun, et donne au groupe artificiel ainsi formé une étiquette ou un nom générique". La classification est un outil pratique.
[...] Ce niveau de base permet de fournir le maximum d'information avec le moindre effort cognitif, et nous donne une perception du monde sous forme d'information structurée. En effet, les mots les plus utilisés dans la langue sont généralement polysémiques, les termes techniques, scientifiques, sont laissés à l'usage des spécialistes. Or, les mots polysémiques sont ont une efficacité référentielle moindre par rapport aux mots monosémiques, qui, de fait, établissent des rapports biunivoques et donc beaucoup plus précis avec leur référent. Les polysomes distinguent moins bien les objets du monde. [...]
[...] La classification répond à un besoin de rendre intelligible un monde qui, dans l'imbroglio de nos diverses sensations, peut apparaître comme un ensemble chaotique et difficilement compréhensible, au premier abord Les mots ont une fonction de classification de notre perception du monde. Les mots constituent des têtes de catégorie. Le mot est un signe qui renvoie à une représentation archétypale. Linguistique : le mot est un signifiant, qui correspond à un signifié (la représentation mentale d'une chose), qui renvoie à un référent dans le monde réel (l'élément extérieur à quoi quelque chose peut être rapporté). [...]
[...] Ce super-objet englobe une pluralité d'objets anonymes, et qui, dans tous les cas, ne pourraient être nommés (un mot unique ne peut être attribué à chacune des tables qui existent dans le monde). D'une part, cette tâche serait fastidieuse, et d'autre part, elle serait inefficace, dans la mesure où le monde serait véritablement représenté, et sa lecture serait sans doute tout aussi complexe que si le langage n'existait pas. Le langage est donc une manière de classifier, nécessaire à l'intellection du monde. [...]
[...] Pour éclairer cette idée, nous pouvoir, avoir recours à la notion d'air de famille, conçue par Wittgenstein. « Nous pensons que tous les jeux ont en commun une certaine propriété et que celle-ci justifie le vocable générique « jeu » que nous leur appliquons ». En réalité, ces objets que l'on classifie sous le terme générique « jeu » n'ont entre eux que des airs de ressemblance, des ressemblances ponctuelles, et non des propriétés communes. Danger de la catégorisation. Typologie des textes littéraires, approche synchronique : doit-on considérer l'ensemble des contentes merveilleux comme une variante d'un archétype, prototype ? [...]
[...] Un objet particulier ne peut pas constituer le prototype d'une catégorie : ce n'est pas cette chaise en particulier que je considère comme étant l'exemple de la catégorie meuble, mais la chaise en général, en tant que super-objet. En termes linguistiques, le prototype d'une catégorie polysémique (comme « meuble ») doit être toujours monosémique (comme « chaise »). Le prototype correspond à un stéréotype de la catégorie, qui aurait plus de propriétés typiques (bien que non nécessaires, ni suffisantes) d'une catégorie donnée, qu'un autre objet de cette même catégorie. Dans nos représentations sociales, la chaise est plus meuble que le rocking-chair, bien que le rocking-chair soit un meuble et un type de chaise. [...]
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