Nous pouvons dire que la religion apparût avec les premiers hommes qui enterraient leurs morts, signe de leur connaissance d'un autre monde, et qui, par cet acte, tracèrent l'ébauche des futurs dogmes religieux. Elle a l'intention noble d'unir les hommes, comme le montre son étymologie (du latin "religio, religere" relier, rassembler) mais aussi de lier l'homme à une divinité.
Le terme "religion" désigne à la fois la piété, et les pratiques qu'elle institue. Ce regroupement utopique des êtres autour d'une croyance commune fut néanmoins, mis à mal et déclaré coupable de conflits entre différents groupes, respectivement fiers de leur appartenance religieuse au fil des siècles. Il est donc légitime de s'étonner que Nietzsche qualifie ce qui poussa tant d'hommes pieux au front de "consolation des faibles".
Qu'est ce qu'une "consolation" ? Peut-on qualifier la religion comme telle ou est-elle au contraire une force ?
[...] En outre, la religion a le pouvoir de réunir des hommes. On dit souvent que le nombre fait la force, et la croyance rassemble ce nombre. Les hommes se retrouvent pour célébrer leur numineux, prient d'une seule voix et partagent ce qui, pour eux, est une certitude, celle de l'existence d'un protecteur qui forgea l'homme à son image. Croire en un homme crée à l'image d'un Dieu c'est également acquérir une estime de soi, une confiance dans le genre humain puisqu'il est censé pouvoir égaler Dieu. [...]
[...] Peut-on qualifier la religion comme telle ou est-elle au contraire une force ? Nous répondrons à ces questions au travers de l'étude simplifiée de ce qu'est une consolation puis nous décrirons une religion qualifiée d' opium du peuple par Karl Marx et enfin nous montrerons la force que peut représenter la croyance religieuse. La consolation (du latin consolatio soulager) désigne l'allègement donné à l'affliction, à la douleur, elle peut caractériser la personne, le fait ou la chose qui sont susceptibles de consoler. [...]
[...] Mais le rendre lumineux, puissant, seule perfection au monde, c'est imaginer un idéal que l'homme n'essaie pas d'être, c'est presque refuser la nature humaine qu'on considère comme trop imparfaite. Cette insatisfaction et cette paresse exercée par les hommes peuvent être considérées comme deux faiblesses qui touchent les hommes pieux. Friedrich Nietzsche résume bien cet aspect de la religion : L'homme cherche un principe au nom duquel il puisse mépriser l'homme ; il invente un autre monde pour pouvoir calomnier et salir ce monde-ci ; en fait, il ne saisit jamais que le néant et fait de ce néant un Dieu une vérité appelés à juger et à condamner cette existence-ci. [...]
[...] Dans quelle mesure a-t-on pu dire que la religion est la "consolation des faibles" ? Nous pouvons dire que la religion apparût avec les premiers hommes qui enterraient leurs morts, signe de leur connaissance d'un autre monde, et qui, par cet acte, tracèrent l'ébauche des futurs dogmes religieux. Elle a l'intention noble d'unir les hommes, comme le montre son étymologie (du latin religio, religere relier, rassembler) mais aussi de lier l'homme à une divinité (c'est ce que Bergson appelle religion dynamique un numineux (du latin numen la divinité) d'après Rudolf Otto, une puissance supérieure car, d'après Schleiermacher la religion consiste dans un sentiment absolu de notre dépendance Mais le terme religion désigne à la fois la piété, et les pratiques qu'elle institue. [...]
[...] On pourrait donc croire que l'homme a forgé le discours des religions grâce à ses propres envies infantiles (la curiosité, le besoin de sécurité et l'exigence d'une vie éternelle) et ce besoin des croyants d'être infantilisés resterait une faiblesse basée sur le besoin d'exister en sûreté et de vivre éternellement sans prendre de risques et sans ignorer quoi que ce soit. De plus, l'Eglise catholique admet elle-même qu'il pourrait y avoir une faiblesse chez le fidèle comme nous pouvons le remarquer dans les Béatitudes de Jésus heureux les miséricordieux : il leur sera fait miséricorde. heureux les pauvres de cœur : le Royaume des Cieux est à eux. ce qui apparaît clairement comme une consolation Mais l'humilité est-elle une faiblesse ? [...]
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