Défiance, dédain, rejet. Le mépris désigne une attitude de rejet des normes, des valeurs d'autrui. Mépriser quelqu'un est ne pas le considérer comme autrui, ou considérer qu'il n'est pas digne de ses propos. Mépriser est un jugement. Dans le mépris, on dévalorise le système axiologique propre à une personne, les justifications de comportement d'une personne.
La différence entre le mépris est la méfiance, la défiance, le dédain, n'est pas une différence consacrée mais qu'il faut justifier. Le mépris apparaît comme un jugement de valeurs plus affirmé, plus radical que le simple jugement de dédain ou d'indifférence. Mépriser n'est pas simplement ne pas partager avec lui un certain nombre de valeurs, mais considérer ses valeurs comme mauvaises, c'est-à-dire comme dangereuses ou comme indignes. C'est plus qu'une indifférence, c'est une volonté de destruction ou de négation des valeurs d'autrui (...)
[...] Le mépris serait dû à des héritages d'archaïsmes dans nos sociétés. Une telle théorie de la tolérance n'est fondamentalement possible qu'à la condition que les individus aient les moyens véritables de se comprendre, de s'entendre et de s'accepter. Faut-il imputer la responsabilité du mépris aujourd'hui à l'individu, qui n'a pas su s'adapter au contexte libéral de nos sociétés ou faut-il voir là l'effet de sociétés qui ne parviennent pas à éduquer l'individu démocratique aux exigences même de la démocratie ? [...]
[...] Il est difficile d'accéder au système de valeurs de l'autre, et on a du mal donc on a tendance à le transformer en objet, à catégoriser les individus parce qu'on ne les comprend pas bien. Voir FELLINI. Les dvd du monde : BERMAN. HANEKE. Défiance, dédain, rejet. Le mépris désigne une attitude de rejet des normes, des valeurs d'autrui. Mépriser quelqu'un est ne pas le considérer comme autrui, ou considérer qu'il n'est pas digne de ses propos. Mépriser est un jugement. [...]
[...] Les sociétés de l'Ancien Régime avaient un ordre social hiérarchisé donc elles pouvaient plus facilement intégrer dans leur structure une forme de mépris. Dans MOLIERE, le mépris pour le valet n'est pas étonnant car le valet n'est pas bien né. Ce n'est pas étonnant que la vie d'un homme social moins élevé ait moins de valeur. Mais, c'est paradoxal dans nos sociétés car les individus sont égaux et la tolérance est prônée ; et pourtant d'autant plus forte car les individus possèdent moins de repères communs, de valeurs communes. Les autres formes de rapports à autrui doivent être sans discrimination. [...]
[...] On le juge indigne d'existence. Le contraire de mépriser est valoriser, lui accorder une valeur constitutive, reconnaître comme non seulement légitime mais suffisamment remarquable pour être loué, promu au-delà de la subjectivité, de l'individualité qui le possède. C'est une attitude méliorative, positive, d'adhésion à ce qui ressemble à un modèle. Posséder un modèle que l'on affirme contre un autre modèle que l'on considère comme moins digne, comme plus bas dans l'échelle des valeurs. Au mépris de, au mépris du danger signifie ne pas accorder d'importance, relativiser l'importance d'une chose dont on sait pourtant qu'elle possède une importance. [...]
[...] C'est plus qu'une indifférence, c'est une volonté de destruction ou de négation des valeurs d'autrui. C'est plus qu'un dédain, plus que le considérer comme non essentiel. Mépriser est considérer comme dangereuse, c'est-à-dire non seulement comme non utile, non significatif mais comme mettant en péril notre système de valeurs, notre conception de ce qui est juste et bon. Le mépris participe d'une affirmation de valeurs contre les valeurs qui sont présentées. C'est ne pas reconnaître aux valeurs présentées une légitimité, une pertinence mais également un bien-fondé. [...]
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