L'impératif catégorique est une morale qui s'applique à l'intention et non à l'action, c'est une morale uniquement a priori, qui s'attache à la conscience et à la volonté de l'acte, non à sa réalisation ou ses conséquences. Le second élément qui définit l'impératif catégorique, c'est l'universalisme (...)
[...] Ainsi, chez lui la morale est le fondement primordial, indépassable et absolument nécessaire. On a la chaîne : morale > droit > politique chez Kant. Dès lors, mentir en politique est au moins aussi interdit que tout à l'heure. L'actualité de la controverse est donc forte, ce qui est sans doute du à son caractère finalement intemporel. La problématique de l'application, entre pragmatisme, importance de prendre en compte les fins et les circonstances, et rationalisme absolu sous-tend le débat et en étend sa portée. [...]
[...] On ne peut donc rationnellement concevoir un droit de mentir. Ce surtout, si comme Kant, on fonde toute sa morale sur l'intention et non les fins. Car mentir pour le bien implique la prise en compte de la fin. Or dans l'optique de Kant, le fait que vérité est inconnue et qu'il y a de nombreux aléas, on ne peut connaître la fin, et donc on ne peut justifier le mensonge a priori. On ne peut pas considérer des fins incertaines comme base d'un droit. [...]
[...] Enjeux Politiques Autour d'Emmanuel Kant et Benjamin Constant, peut-on mentir pour le bien ? L'interdiction absolue de mentir est théorisée une première fois par Saint Augustin, qui voit dans le mensonge l'assassinat de l'âme, et dès lors nul bien supérieur ne peut exister et impliquer un mensonge. Cependant, le bon sens invite très souvent à mentir, pour préserver le bien; il y aurait des vérités qu'il vaudrait mieux cacher. Est-ce moralement impossible de mentir pour le bien, ou bien certaines circonstances impliquent-t-elles une nécessité du mensonge ? [...]
[...] Peut-on mentir pour le bien ? Sans doute, mais il ne faut pas le dire. Il faudrait poser une interdiction absolue, et de manière intuitive mais absolument non justifiable rationnellement, une tolérance a posteriori. Ou autrement dit, c'est à vos risques et périls, principalement en politique. On en vient à s'interroger sur la pertinence dans un tel débat d'une morale a posteriori à l'opposé de celle kantienne, qui ne se fondrait que sur les conséquences, comme l'utilitarisme anglo-saxon. Bibliographie Un droit de mentir ? [...]
[...] L'élargissement à la politique : la question de l'application de la théorie à la pratique 1. Les principes intermédiaires de Constant Constant a une problématique très précise lorsqu'il écrit Des réactions politiques. Il veut trouver un juste milieu entre les réactionnaires et ceux qui appliquent les principes de manière absolue en aboutissant à la Terreur. D'un coté, les réactionnaires se fondent uniquement sur les préjugés et donc l'arbitraire, tandis que de l'autre, l'application inconditionnée de la théorie à la pratique mène aussi à l'arbitraire, celui de la Terreur. [...]
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