Tout d'abord, nous verrons que la mémoire n'est pas toujours apparue comme un devoir et que cette notion est relativement récente. Ensuite, nous pourrons nous interroger sur les causes qui incitent aujourd'hui à reconnaître la mémoire comme devoir. Enfin, nous envisagerons comment peut s'exercer le devoir de mémoire en abordant le rôle des témoins, celui des dirigeants et des peuples en général
[...] Chaque individu a son rôle dans l'exercice du devoir de mémoire A1. Le rôle des victimes et des bourreaux : le témoignage et la force de la parole C'est au travers des témoignages qu'apparaît d'abord la notion de mémoire. Nous pouvons penser à l'exemple célèbre de Primo Levi qui a témoigné sa vie durant de son expérience des camps. Si une période de silence à propos de l'Holocauste a d'abord pris place, les témoignages se sont ensuite multipliés et les nouvelles générations se sont passionnées pour ces récits d'événements qu'elles n'avaient pas connu et qu'ellles voulaient essayer de comprendre. [...]
[...] Le compromis se substitue à la vengeance. Ce type d'attitude n'appartient pas uniquement au passé lointain, l'Espagne post-franquiste s'est caractérisé également par une absence de vengeance, de conflit. A2. Comment ne pas punir sans oublier : la prescription Moins fort que l'amnistie, la prescription permet d'éviter la violence de la vengeance par une amnistie «juridique sans impliquer pour autant un interdit de mémoire mais juste l'extinction du droit après une certaine période. Mais cette prescriptibilité est-elle applicable à tout type de crime ? [...]
[...] Eviter de reproduire les erreurs du passé C1. Garder toujours à l'esprit les erreurs du passé devrait nous conduire à réfléchir sur les conséquences de nos actes présents Ce qui fait que la mémoire peut apparaître comme un devoir est que le fait de repenser les erreurs du passé devrait nous encourager à ne pas les reproduire dans le futur. En effet, les catastrophes du passé, les événements vécus par certaines populations (déportés, torturés, etc.) doivent éviter que de tels faits se reproduisent dans le futur. [...]
[...] La mémoire comme mémoire collective Cette notion de mémoire collective est fréquemment reliée à la notion de mémoire. Si on entend par mémoire collective la mémoire du groupe, alors le glissement de la mémoire vers la mémoire collective paraît autorisé. Cette vision s'apparente à ce qu'on appelle aujourd'hui politique de la mémoire la mémoire devient un effet du présent, elle est un choix du passé et donne forme au passé. Mais si on entend par mémoire collective les représentations socialement partagées du passé, les souvenirs de l'expérience vécue ou transmise dont des groupes d'individus sont porteurs, alors on arrive à penser que la mémoire est un effet du passé, une trace de l'expérience, ce qui s'oppose de fait aux politiques de la mémoire devenant alors mémoires officielle La mémoire collective n'est pas seulement la somme des mémoires individuelles, il y a plus, car il y a un travail d'homogénéisation, d'interaction. [...]
[...] Le travail de mémoire et d'enseignement doit donc encore pleinement s'exercer pour que puissent être évités les crimes les plus détestables et que les Etats puissent trouver dans cet exercice de mémoire les ressources pour envisager un avenir plus humaniste. [...]
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