Mémoire et Commémoration

Résumé du document

La reconnaissance a la mémoire courte. Individuelle, collective, publique, civique, nationale, groupale, la mémoire est en évolution permanente. Elle est inconsciente de ses déformations successives et vulnérables à toutes les utilisations et manipulations. Elle est constituée à l'échelon individuel de souvenirs vécus ou racontés, d'un ensemble de récits ou d'expériences qui s'inscrivent dans un espace temps relativement définit. Au niveau collectif la mémoire est constituée de représentations socialement partagées du passé. Pour Halbwachs, la mémoire est toujours collective puisque la mémoire individuelle est toujours donnée dans un cadre social déterminé. La commémoration est une manifestation physique de la mémoire, à l'échelle collective elle peut se définir comme un usage sociopolitique d'une appropriation du passé. Elle est à la fois expression de l'identité et élément de sa définition puisqu'elle occupe une place privilégiée dans le processus de construction identitaire.

Extraits

[...] Le contrôle de la mémoire est un enjeu important du pouvoir politique. La Nation requiert un passé pour justifier et soutenir son existence, celui-ci doit en principe être unique, authentique et incontestable, c'est le rôle de la mémoire officielle que de tenter de l'élaborer. A ce stade il faut relever que la Nation est constituée de différents groupes dont les intérêts divergent, ces groupes n'ont pas une mémoire unique mais plusieurs mémoires reflétant différentes identités. On souligne aussi que la mémoire se révèle être un indicateur de positions sociales dominantes ou valorisées, ainsi lors des commémorations, des groupes sont forcément exclus du discours mémoriel. [...]

[...] En plus de l'angle spatial il faut poser la question de la temporalité des sociétés. La société française du règne de Louis XIV et notre société actuelle ne sont évidemment pas touchées de la même manière dans leur construction identitaire par la conquête franque ou par le traité de Verdun pour autant que le contrôle de la mémoire fut un enjeu important à cette époque. Dans un troisième sens on soulève le problème de la société cosmopolite actuelle. Au sein même de la société française les repères identitaires varient énormément. [...]

[...] Mémoire et Commémorations La reconnaissance a la mémoire courte. Individuelle, collective, publique, civique, nationale, groupale, la mémoire est en évolution permanente. Elle est inconsciente de ses déformations successives et vulnérables à toutes les utilisations et manipulations. Elle est constituée à l'échelon individuel de souvenirs vécus ou racontés, d'un ensemble de récits ou d'expériences qui s'inscrivent dans un espace temps relativement défini. Au niveau collectif la mémoire est constituée de représentations socialement partagées du passé. Pour Halbwachs, la mémoire est toujours collective puisque la mémoire individuelle est toujours donnée dans un cadre social déterminé. [...]

[...] Légitimer le présent Qu'est-ce qui pousse les individus à accepter de vivre en société ? Comment passe-t-on de la multiplicité des expériences et des souvenirs, à l'unicité d'une mémoire dite collective ? Les différences entre les individus sont bien visibles et pourtant le pouvoir cherche à les coordonner par l'éventuel contrôle de la mémoire. Pourquoi ai-je le devoir de respecter l'autre et d'être reconnaissant envers la Nation et son histoire passée ? Cela fait-il vraiment de moi un citoyen ou ces sentiments biaisent-ils ma rationalité critique ? [...]

[...] Sources Batailles pour la mémoire. La commémoration en France de 1945 a nos jours de Gerard Namer http://www.politis.fr/article1224.html Philippe Raynaud, L'Entreprise commémorative, La commémoration : illusion ou artifice ? Le Débat, numéro 78, janvier-février 1994. Denis Collin "Quelle histoire pour quelle mémoire?" colloque de Chateauroux du 31 Mars 2001 Thomas Ferenczi, Les jeux ambigus de la mémoire Le Monde, 28-29 août 1994. Article Mémoire collective extrait de l'Encyclopaedia Universalis. Primo Levi, La Mémoire de l'offense Le Serpent à plumes, mars 1993. [...]