Selon l'opinion commune, les individus semblent disposer d'une tendance certaine et presque inéluctable à se regrouper en ensembles, nommés sociétés, caractérisés par l'existence de rapports organisés et d'échanges de services. Impliquant nécessairement, en tant que regroupements d'individualités diverses, l'existence de conflits, ces sociétés sont le plus souvent régulées par l'Etat, ensemble d'institutions stables et durables, dont la finalité est de dresser les « grandes lignes » de la vie en commun, ce qui s'inscrit dans la notion de politique en tant que science de la vie collective (bien que son application ne se réduise pas à l'Etat seul).
Or, une telle régulation des intérêts conflictuels ne se calque pas sur un modèle unique et en tous points parfaits, mais varie selon les sociétés et l'héritage culturel qui leur est propre, et ce, avec plus ou moins de succès. Cela pose d'ailleurs le problème fondamental de la politique, à savoir : quel est l'instance politique la plus appropriée pour faire coïncider la multiplicité des individus et l'unité d'une collectivité ? Autrement dit, quel est le régime, c'est-à-dire le type de gouvernement, qui, par son aptitude à définir un cadre d'actions légitimes assurant le bon déroulement de la vie en commun et à orienter le devenir d'une société, sera capable de concilier l'individu et la société de la façon la plus adéquate ? (...)
[...] Ainsi, la difficulté de la tâche gouvernementale réside essentiellement dans le fait qu'elle doit préserver deux pôles nécessaires au bon développement de la société, à savoir celui de la sécurité de tous, lié à l'idée de devoirs, et celui de la liberté, lié cette fois-ci à l'idée de droits. C'est alors qu'apparaît naturellement le concept du libéralisme, selon lequel la liberté individuelle ne doit pas être entravée par l'Etat, et que le meilleur des gouvernements serait effectivement celui qui gouvernerait moins, en étant capable d'alléger le cadre législatif et de rendre l'autorité plus efficace en la concentrant dans des points essentiels au développement social, et en l'assouplissant dans les domaines où la liberté d'entreprendre est fondamentale pour le dynamisme de la société toute entière, ce que l'on retrouve notamment dans le domaine économique. [...]
[...] Ainsi, selon Hannah Arendt, le régime totalitaire transforme toujours les classes en masses et, en engendrant des institutions politiques nouvelles, détruit toutes les traditions sociales, juridiques et politiques d'une société, ce qui revient en fin de compte à dire que le totalitarisme vise la destruction de la liberté par l'oppression Marxisme et anarchisme : des solutions ? Face à des dérives du pouvoir gouvernemental aussi nocives pour les individus regroupés au sein d'une société dans le cheminement vers l'usage de la raison libre et l'accès à la liberté, de nombreuses remises en question de l'Etat proposant un nouveau mode de fonctionnement social ont vu le jour, au nombre desquelles l'on peut compter l'anarchisme et le marxisme. [...]
[...] De nombreuses personnes se sont d'ailleurs essayées à répondre à cette question cruciale, et parmi elles, l'écrivain Henry D. Thoreau qui maintenait que Le meilleur des gouvernements est celui qui gouverne le moins Cette assertion pour le moins paradoxale pose ainsi la question de savoir si un gouvernement, c'est-à-dire une instance étatique d'encadrement, dont l'action et l'autorité étaient les plus imperceptibles possibles permettrait d'assurer la progression de la société concernée. C'est ce à quoi nous tenterons de répondre en évoquant tout d'abord les caractéristiques globales du gouvernement, ses pathologies éventuelles et ce que peut signifier, dans certains cas, le fait de moins gouverner. [...]
[...] Impliquant nécessairement, en tant que regroupements d'individualités diverses, l'existence de conflits, ces sociétés sont le plus souvent régulées par l'Etat, ensemble d'institutions stables et durables, dont la finalité est de dresser les grandes lignes de la vie en commun, ce qui s'inscrit dans la notion de politique en tant que science de la vie collective (bien que son application ne se réduise pas à l'Etat seul). Or, une telle régulation des intérêts conflictuels ne se calque pas sur un modèle unique et en tous points parfaits, mais varie selon les sociétés et l'héritage culturel qui leur est propre, et ce, avec plus ou moins de succès. Cela pose d'ailleurs le problème fondamental de la politique, à savoir : quel est l'instance politique la plus appropriée pour faire coïncider la multiplicité des individus et l'unité d'une collectivité ? [...]
[...] 1. Homme, société et insociable sociabilité Tout d'abord, abordons notre étude par l'approche du concept de société. Qu'est-ce qu'une société ? Par définition, il s'agit d'un ensemble d'individus vivant d'une façon organisée, qui est caractérisé par l'existence de rapports organisés et d'échanges de services, et qui est irréductible aux individus qui la composent. [...]
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