La naissance de la « sphère publique » vouée à la discussion littéraire puis politique a été possible, sous la Révolution notamment par l'apparition simultanée de journaux qui ont nourri les échanges entre les citoyens et permis la mise en place progressive d'un contre pouvoir chargé de contrôler l'action des gouvernants. Dès la Révolution, période à laquelle on date l'apparition de « l'opinion publique », fleurissent les journaux et gazettes et la liberté d'opinion et de conscience, promue par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen assure et participe à ce développement. La plupart des grandes figures de l'époque, Mirabeau, Marat ou Desmoulins ont consacré au journalisme une part importante de leur activité. La prolifération des journaux, transformés pour l'essentiel en tribunes politiques, a contribué alors au bouillonnement du débat public. Les médias sont, au XIXème siècle héritiers de cette histoire qui fait d'eux l'un des piliers de la vie politique, allant même parfois jusqu'à leur conférer leur statut de « quatrième pouvoir », à côté des trois pouvoirs traditionnels (Exécutif, législatif et judiciaire) qui caractérisent les démocraties. Ce lien constant avec la politique a valu aux médias français une partie de leur succès dès lors qu'ils contribuaient à l'expression des principaux courants de l'opinion. Cependant, si le peuple a utilisé la presse, il est indéniable que les gouvernants en ont fait autant pour gouverner. Machiavel évoque cette idée dans Le Prince, dans lequel il assure que « gouverner, c'est convaincre ». Et comment convaincre l'opinion sinon qu'en s'adressant à lui directement ? Ainsi cette instrumentalisation des médias n'a-t-elle pas été a sens unique, et ces derniers sont-ils devenus l'instrument privilégiés, surtout de part les avancées technologiques majeures, des politiques. (...)
[...] Ceci explique peut être la mise en ballottage, et la présence de F. Mitterrand au second tour. Enfin, les discours du président de la République permettent d'entrer dans la vie des familles française par la petite lucarne et créent donc un rapport plus intimiste. Un outil efficace d'influence sur l'opinion. Si elle crée un rapport plus intime, c'est dans le but avoué ou non d'influence l'opinion, d'avoir son appui et son soutien. Encore une fois, on peut introduire l'exemple de l'appel du 18 Juin. [...]
[...] Pour autant, ce genre de pratique exclue l'existence de politique hardie : l'abolition de la peine de mort, par Badinter en 1981 se fît contre la majorité des français, et en donne un bon exemple. Ainsi, les médias sont tout à fait nécessaires pour gouverner. Ils permettent de prendre la température au niveau des citoyens (sondages d'influencer l'opinion par les journaux télévisés (chaînes publiques). Il est utile pour gouverner d'instrumentaliser l'outil médiatique, puisque c'est lui qui fonde la légitimité et la crédibilité, et qui pèse sur l'opinion sans peut être que les individus s'en rendent compte. [...]
[...] Mais le fait majeur est l'idée de proximité avec les citoyens, puisque le politique peut entrer dans les ménages et l'intimité des gens. C'est ainsi que le candidat à l'élection présidentielle Nicolas Sarkozy propose des adresses à la nation plus fréquent dans l'exercice de ses fonctions, ce qui découle d'une pratique des institutions de la Vème République, ou les gouvernants se veulent plus proches de leurs électeurs. Cependant, il faut prendre garde à ce que cet outil ne se retourne pas contre soi. En effet, une mauvaise télégénie, ou une attaque des medias d'opposition peuvent se révéler désastreuses dans l'exercice du pouvoir. [...]
[...] Les individus se sentent, par ce biais, plus concernés, et surtout plus proches de leurs dirigeants. La presse régionale y contribue, puisque les sujets concernent à la fois les instances politiques au plus haut degré de l'Etat, mais également des sujets plus proches des habitants. Le développement des technologies a facilité l'accession aux sujets concernant l'Etat et a introduit l'importance de la communication verticale, du haut de l'Etat vers le bas De nombreux exemples témoignent de l'importance de ce rapport privilégié, et de manière évidente sous la Vème République, utilisant les avancées technologiques, voire économiques, à une période où l'euphorie des Trente Glorieuses a permit aux Français de se doter des technologies récentes. [...]
[...] Les médias y sont un moyen de propagande plus que d'influence. C'est la radicalisation de l'instrumentalisation des médias, puisque ici, ils sont sous la coupole du régime uniquement, et utilisés non pas dans le but de rendre le débat démocratique, mais dans un désir de soumission et d'enrôlement. Dans les pays au régime totalitaire, les médias sont le vecteur de la pensée unique, de la formation d'un homme nouveau comme ce fut le cas dans le régime Stalinien. Les médias sont au service de l'Etat et ne trouvent la justification de leur existence que par lui. [...]
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