p.2 : La causalité conçue comme une espèce naturelle.
"Je propose de considérer la causalité comme un concept analogue aux concepts d'espèces naturelles, c'est-à-dire en analogie aux concepts d'eau, d'or, de chat, ou d'être humain : la causalité est un genre naturel de relation (j'entends ici "relation" en un sens suffisamment large pour s'appliquer aussi aux processus causaux)." (...)
[...] Deux critères (ou deux contraintes) que la théorie de la causalité doit respecter : 1. Une contrainte hypothético-déductive : l'idéal de l'unité de la connaissance scientifique. Selon l'idéal de l'unité de la connaissance, les théories élaborées dans les différentes sciences ont pour vocation d'être intégrées dans un système unique, articulées autour de réductions inter-théoriques. La génétique classique et la biologie moléculaire intègrent par exemple au sein de édifice de la connaissance scientifique par le biais une réduction du concept de gène à un concept chimique complexe construit en termes de parties de la molécule ADN et de mécanismes biochimiques qui se situent à échelle moléculaire. [...]
[...] Selon certains auteurs, il agit une relation de détermination logique. D'après Jackson et Chalmers (2001), il est possible de déduire, de manière a priori, toute description d'états de choses mentaux à partir d'une (hypothétique) description complète du monde en termes physiques. Cela présuppose également que les états de choses mentaux soient déterminés par les états de choses physiques de manière logique. Il y a cependant aussi des raisons de penser que cette détermination soit nomologique, c'est-à-dire fonction de lois de la nature et non seulement de logique : les réductions inter-théoriques ne sont pas découvertes de manière purement a priori mais grâce à la recherche empirique, c'est-à-dire de manière a posteriori. [...]
[...] Il faut qu'il y ait un transfert entre l'événement cause et l'événement effet Deux événements c et e par exemple le lancer du ballon en direction de la vitre et le bris de la vitre sont liés comme cause et effet si elle seulement si le premier transfère quelque chose sur le second, en l'occurrence de l'énergie et de la quantité de mouvement. Plus généralement, lorsqu' une quantité une grandeur conservée est transférée entre deux événements, ces événements son reliés comme cause et effet. [...]
[...] Le premier événement ne peut pas être l'effet du second, dans la mesure où le concept de causalité exige que la cause précède effet dans le temps. Nous pouvons par exemple expliquer la longueur de l'ombre projetée par une tour, à partir de la hauteur de la tour, de la position du soleil et de la loi selon laquelle les rayons du soleil se propagent en ligne droite ; mais nous pouvons tout aussi bien expliquer la hauteur de la tour en partant de la même loi, de la position du Soleil et de la longueur de l'ombre. [...]
[...] P détermine M en fonction de lois de la nature. D'après l'analyse de la causalité en termes de responsabilité causale, il est cohérent envisager la possibilité que le fait que Jean ait M soit causalement responsable du fait que Jean ait si cette possibilité respecte les contraintes dont une théorie de la causalité doit tenir compte. - La condition de transfert est sans doute satisfaite de manière quasiment triviale, étant donné la proximité spatio-temporelle des événements où Jean possède M et M*. [...]
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