"La vie, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on ne croit", comme le disait Maupassant dans son oeuvre-phare Une Vie, il est très difficile de qualifier la vie de bonne ou de mauvaise par le simple examen quantitatif de ses éléments positifs et négatifs. Ainsi nous pouvons voir que la définition même de la vie est ambiguë, tant elle est relative à toutes ses phases, toutes ses expériences, mais surtout relative aux ressentis et aux émotions de la personne concernée. La vie ne peut-elle donc pas se définir par rapport aux moments qui la composent ? Pouvons-nous définir la vie comme "bonne" ou "mauvaise" ?
Nous verrons donc en quoi la décision de Maupassant de clore son roman par cette phrase expose sa thèse sur la définition de la vie, mais nous essaierons surtout de définir la vie, en exposant à la fois certaines limites de cette définition mais aussi certains angles d'approche de la vie. Tout d'abord, nous examinerons la véracité de cette citation, ainsi en quoi la vie représente bien plus qu'une simple opposition "bonne ou mauvaise". Puis nous essaierons de voir en quoi d'autres aspects de la vie peuvent nous aider à mieux la comprendre. Enfin nous remarquerons que toute une partie de la définition de la vie ne peut être éclairée, compte tenu de son essence (...)
[...] Si l'on ne peut englober la vie, c'est bien parce que l'émotion humaine la rend bien trop abstraite. De plus, il semble que ce soit la succession et le déroulement de tous ces moments, de tous ces instants qui constituent le torrent qu'est la vie. La vie est à la fois la continuité infinie des instants qui la composent, mais à la fois aussi des émotions concernant les moments mais aussi le passé et le futur. La vie telle que nous la voyons ne concerne pas qu'un moment donné, elle concerne à la fois un travail sur le passé et sur le futur, et ainsi des émotions et des expériences passées donneront une toute autre tournure. [...]
[...] La vie dépend du regard de la personne et, en tant qu'élément extérieur n'ayant pas pris part à ces expériences, il est bien trop difficile de juger clairement si ces expériences sont bonnes ou mauvaises. La vie est un fait personnel bien qu'universel, et se mettre d'accord sur la qualification de bonne ou de mauvaise une vie semble impossible. La vie se définit par cette difficulté de mettre d'accord. De plus, comme nous l'avons dit précédemment, la vie n'est en aucun cas figée, et ceci rend encore plus difficile sa définition. Le recul, des mois voire des années après un événement, une expérience, changent tout à fait sa perception. [...]
[...] La perception de la vie change constamment. En bref, la vie ne semble pas pouvoir se décomposer en des phases ascendantes et descendantes, tant leur perception évolue avec le temps. Cette temporalité des sentiments nous empêche de la définir clairement. La vie est en effet une succession d'instants, mais surtout de sentiments, de ressentis par rapport à ce qui se passe autour. Il semble impensable de réduire la vie aux simples faits, aux simples instants, ce qui constitue la vie est l'ensemble des émotions. [...]
[...] C'est alors qu'elle prononce La vie, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on ne croit Maupassant choisit de finir son œuvre par cette phrase, la vie ne se résume pas aux éléments qui la composent. En d'autres termes, on ne peut pas voir la vie comme l'analyse claire et précise des bons et des mauvais passages, il faut embrasser la vie dans sa totalité pour la définir. Maupassant le démontre clairement dans le roman, il expose la totalité, la continuité qu'est la vie, les moments presque insignifiants qui la fragmentent. [...]
[...] La vie dépasse sa simple description linéaire, elle doit être perçue comme un schéma en trois, même quatre dimensions, avec des liens de causalité, de conséquence, de motivation entre ses différentes phases, des liens très complexes et enterrés profondément dans le système humain. Ce qui constitue la vie est justement la relation qu'ont les évènements entre eux. La vie ne se constitue pas seulement de faits, elle se constitue surtout de souvenirs, d'anticipations, d'un raisonnement qui en fait quelque chose de bien plus grand qu'une simple énumération des faits d'une vie. [...]
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