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Maquillage, physique de la femme bourgeoise au XIXes
[...] Comment la femme se définit-elle dans la société bourgeoise du XIXème siècle? La femme: mère et épouse. Le corps doit montrer la fonction de la femme au sein de la famille et de la société. Au XIXe la femme doit plaire pour enfanter mais aussi pour représenter. C'est dans cette double acception qu'il faut comprendre le rôle du vêtement dans la culture bourgeoise. En effet, la femme est d'abord une mère, une génitrice." L'homme est un cerveau, écrit Michelet, la femme est une matrice". [...]
[...] Elle possède un rôle décoratif, d'enseigne sociale. Pour se differencier des femmes des classes populaires, le corps de la bourgeoise doit montrer "son incapacité à tout effort rentable, à tout travail utile et donc dégradant". Le corset, là aussi, handicape le corps, le réduit à l'inactivité et l'oppose au corps masculin. "Plus la robe encombre, plus elle implique de domestiques, de déplacements cérémonieux, de temps perdu" (Ph. Perrot). Le corps est noyé dans l'étoffe, la main est gantée et la figure couverte par une voilette. [...]
[...] Plus vertueuse que désirable. Quant a l'opération du maquillage proprement dit, elle se joue désormais sans publicité aucune, sans bruissements mondains, dans la stricte et cotoneuse privacy des matinées bourgeoises. D'autant qu'elle exige une concentration nouvelle, du doigté, de la delicatesse, une précision qui vise non plus à se grimer 'à découvert' mais à se faire naturelle, à imiter la nature à s'y méprendre. 'En un mot, il faut se rendre belle tout en copiant ce qui est naturellement beau, mais il ne faut pas depasser la nature; elle seule doit servir de modèle.' Manière de refouler une mort que les représentations fardent parfois ignoblement; manière de simuler tout ce qu'on ne possède pas, ou plus. [...]
[...] 'S'ils sont bien arqués et épais', l'arrangement des sourcils réclamera 'un peu de brillantine pour les rendre luisants', et s'ils sont 'larges, peu fournis et rouges à la place ou le poil manque, il faudra recouvrir de blanc les places dénudées et estomper délicatement l'arc du sourcil avec un fard noir ou de l'ocre. On prendra ensuite entre le pouce et l'index un peu de fard noir gras pour foncer les cils; puis, à l'aide de l'estompe, on agrandira un peu l'oeil en tracant tout autour une ligne imperceptible'. Et cela 'pour le soir seulement'. [...]
[...] Six mois plus tard, Baudelaire comparait devant le même juge qui le condamne à retirer de son recueil Les Fleurs du mal, six poèmes parmi lesquels les Bijoux et À celle qui est trop gaie en raison de la lascivité et la sensualité exprimées dans ces oeuvres. La condamnation ne sera annulée qu'en 1949 par la cour de cassation. Plus prudent, G. Courbet peint L'Origine du monde pour un commanditaire (Kalhil Bey?) aussi discret que le seront ses propriétaires successifs. Il faudra attendre 1996 pour que le public puisse le voir au musée d'Orsay. Mais la femme est aussi une épouse, dispensatrice d'affection et de douceur pour son mari. [...]
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