La manipulation, image, vidéo, psychologique, physique, cause efficiente, Aristote, Descartes, biais cognitifs, Daniel Kahneman, schémas préétablis, effet Pygmalion, capabilities, John Freedman, Scott Fraser, théorie, pied dans la porte, Jean-Léon Beauvois, Robert-Vincent, merveilleux de Fred, pouvoirs politiques, autoplay, Noam Chomsky, Édouard Phillipe, télévision
Le mot "manipulation" est polysémique. Tout d'abord, cela renvoie à une dimension matérielle, on dit en effet qu'on manipule tel ou tel objet. De plus, dans "manipuler", nous retrouvons la racine latine "manus" qui signifie main. Cela implique donc une action de l'homme sur le réel (seul l'homme possède une main). Cette action sous-entend aussi un certain degré de minutie, on manie avec soin lors d'une manipulation. Ce terme fait donc appel à une action directe, grâce à laquelle on agit sur le réel. Cependant, cela renvoie aussi à une dimension plus abstraite qui se situe au niveau de l'esprit. Dans ce sens, la manipulation est souvent connotée péjorativement, car elle est associée à l'action sournoise d'un individu qui cherche à gagner autrui à sa propre cause par le biais de moyens détournés. La manipulation implique donc une modification de la réalité directe (action sur le tangible) ou indirecte (modification de la perception d'autrui de la réalité, suite à une influence appelée manipulation).
[...] Dans ce sens, la manipulation est souvent perçue sous un angle négatif. En effet, elle suppose une influence sur l'esprit et donc une privation du libre arbitre par une influence qui n'est pas expressément désirée. Ce type de manipulation mentale est directement effectué par un individu sur un autre, ou alors s'exerce par le biais d'un tiers qui peut prendre la forme d'une image ou d'une vidéo. La manipulation agit sur les sentiments, en effet, il ne s'agit ici pas de convaincre l'individu, mais plutôt de le persuader, on ne fait pas appel à sa raison, mais plutôt à sa crédulité. [...]
[...] En conclusion, la manipulation existe a priori sur deux niveaux : celui matériel et mental. L'un peut rejoindre l'autre, car une manipulation mentale produit une modification des représentations psychiques qui peuvent ensuite encourager à manipuler la réalité, cependant la relation fonctionne aussi dans l'autre sens, car en manipulant une personne physiquement nous pouvons influer indirectement sur son esprit. La manipulation peut provenir de plusieurs instances : de l'individu lui-même, de la société, des entreprises, des institutions, d'un autre individu ; mais elle est toujours effectuée par l'homme sur l'homme. [...]
[...] Certaines personnes mettront en avant que la manipulation peut être effectuée dans l'intérêt de l'individu, pour son propre bien, cependant, la manipulation s'accompagnant nécessairement d'une perte d'autonomie pour la personne visée, dans quel droit quelqu'un peut décider de réduire le libre arbitre de quelqu'un d'autre, même si c'est dans la cadre de raisons prétendument fondées ? III. Les limites et les dangers de la manipulation La manipulation est un phénomène qui intéresse la vie de la société, car comme on l'a vu précédemment elle peut conduire à des conséquences effroyables. Cependant, comment encadrer un phénomène qui est caché et sous- jacent ? Pouvons-nous extraire de cette manipulation ? Tout d'abord quel est l'intérêt que trouve le manipulateur à travers ses actions ? [...]
[...] Incapables d'exercer un jugement critique, ces derniers croyaient tout ce que disait l'Église qui les manipulait dans leurs moindres faits et gestes. Croyant en l'idée de leur faute originelle ils en venaient à se confesser de leur propre chef et ensuite à faire pénitence, en pensant réellement qu'ils le méritaient. Les ouailles étaient donc entièrement manipulées, car elles subissaient l'influence indirecte d'une institution qu'elles respectaient, voire même qu'elle craignait, mais qu'elles ne percevaient pas comme étant manipulatrice. Cependant, la manipulation se déroule aussi à l'échelle de l'individu. Celui-ci entend se servir de la manipulation comme d'un moyen au service d'une fin. [...]
[...] La société nous manipule donc à travers les normes qu'elle véhicule. Cependant la société c'est nous, c'est en ce sens que nous pouvons dire que l'homme est à son tour manipulé et manipulateur. En effet, l'habitus que chacun possède est une structure structurée (reçue par le biais de l'éducation notamment), mais est appelé à fonctionner comme structure structurante : nous participons à la pérennisation de certaines normes en les perpétuant et en les transmettant à notre tour. De plus, l'opinion commune pense généralement la manipulation comme étant l'influence exercée par A sur B. [...]
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