Manières d'être vivant, enquêtes sur la vie à travers nous, Baptiste Morizot, crise écologique, concept de panimal, communication, modus vivendi, accès à l'information, cohabitation, énigme du vivant
L'humain se pense en supériorité face aux autres animaux. Son orgueil a occulté les autres vivants qu'il méprise. Par les arts, il a fait de l'univers une "Nature" figée et abstraite condamnée au mutisme. Son manque de sensibilité entraîne une crise des relations entre vivants par dépit et cécité de l'altérité amenant la crise écologique que nous connaissons. L'homme a imposé sa manière d'habiter en aménageant tout le globe sans considération pour les autres vivants enfermés par des routes. C'est pourquoi Baptiste Morizot revendique une meilleure compréhension de la forme de vie des autres pour une cohabitation équilibrée.
[...] La sensibilité de sa poésie donne un visage aux autres vivants autant que la quête de pisteur affirme la pertinence d'un savoir pratique soutenu par un véritable travail scientifique en parallèle. Son exposé gagne du terrain pas à pas si bien que l'on comprend la porosité entre pisteur et philosophe. Au même titre que l'auteur imite le hurlement du loup, son livre est un hurlement de l'homme. Mais, objecterait-on que sa traduction peut apparaître toutefois imparfaite ou inachevée ? De fait, lorsque Morizot tente de traduire le chant du loup, il est difficile de ne pas tomber dans l'anthropomorphisme. [...]
[...] Par-delà les brûlots écologistes qui polluent l'espace public ou encore la pyromanie mondialiste, Baptiste Morizot recherche une tout autre incandescence. C'est alors qu'intervient ce que l'auteur nomme « l'alliage incandescent », à savoir la démarche par laquelle il compte rétablir les relations entre les vivants, condition pour la compréhension de l'autre. L'alliage mêle un savoir scientifique soutenu par l'expérience marquée du sceau de la sensibilité. Cette approche véritablement inséparée du vivant rend justice à l'altérité. À l'humain maintenant de mener sa propre enquête pour rétablir le contact avec la nature et faire cesser le mutisme de l'univers. [...]
[...] La diplomatie du vivant doit permettre de rétablir le concept de panimal ; le tout animal. Pour ce faire, il faut dépasser le clivage de la question écologique, se départir des impératifs économiques, pragmatiques, pour porter un regard plus profond sur la question permis par la philosophie. C'est le sentiment « d'être un traître » pour ne pas avoir choisi de camp. Et pourtant, c'est dans un positionnement relationnel par-delà les oppositions que l'on rend justice à l'altérité. Ce dépassement met au jour l'inexorabilité des interdépendances du vivant. [...]
[...] Il ne dit pas ; « on aurait dû », il dit : « on peut » qui n'est d'ailleurs pas « on doit », révélateur de sa conception des relations, empreintes d'espoir et d'humilité. Morizot est, tout au long de son ouvrage, dans la nuance et jamais dans l'injonction. Il donne aussi un sens philosophique à son discours écologiste, loin des discours culpabilisateurs, alarmistes ou du pragmatisme scientifique nécessaire, mais insuffisant. Par ailleurs, il dépasse une écologie anthropocentriste, dont l'action vise essentiellement la survie de l'homme. Il intègre, lui, la relation aux autres vivants. Le raisonnement de l'ouvrage est complet en ceci qu'il rejoint sciences, philosophie et politique. [...]
[...] Son orgueil a occulté les autres vivants qu'il méprise. Par les arts, il a fait de l'univers une « Nature » figée et abstraite condamnée au mutisme. Son manque de sensibilité entraîne une crise des relations entre vivants par dépit et cécité de l'altérité amenant la crise écologique que nous connaissons. L'homme a imposé sa manière d'habiter en aménageant tout le globe sans considération pour les autres vivants enfermés par des routes. C'est pourquoi Baptiste Morizot revendique une meilleure compréhension de la forme de vie des autres pour une cohabitation équilibrée. [...]
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