L'ancien régime démographique qui eut court jusqu'aux environs de la Révolution Française pouvait se définir par trois grandes caractéristiques principales, à savoir une mortalité élevée, qu'elle soit infantile ou non, ainsi qu'une natalité et une fécondité également assez fortes.
Le dix–neuvième siècle, postérieur à ce régime démographique, se caractérise d'une façon différente : la transition démographique fait son apparition, amenant une réduction significative de la mortalité, avant que la natalité n'entre elle aussi dans une phase de changement et ne diminue progressivement. La France ne fait pas exception à cette règle, et voit ces deux facteurs baisser à partir des années 1800, mais elle se pose cependant comme une exception en Europe puisque ce qui s'y réduit en premier et ce qui connaît la diminution la plus forte est la natalité et la fécondité.
[...] Le malthusianisme des Français au 19ème siècle Bibliographie - PUF, Que sais-je Françoise Armengaud, La population française au XIXème siècle L'ancien régime démographique qui eut court jusqu'aux environs de la Révolution Française pouvait se définir par trois grandes caractéristiques principales, à savoir une mortalité élevée, qu'elle soit infantile ou non, ainsi qu'une natalité et une fécondité également assez fortes. Le dix–neuvième siècle, postérieur à ce régime démographique, se caractérise d'une façon différente : la transition démographique fait son apparition, amenant une réduction significative de la mortalité, avant que la natalité n'entre elle aussi dans une phase de changement et ne diminue progressivement. [...]
[...] On peut avancer plusieurs explications pour ce phénomène, ainsi que le font les historiens, qui s'interrogent sur ce siècle depuis longtemps. Ainsi, il est vraisemblable qu'une éducation touchant légalement la totalité des enfants grâce aux lois interdisant le travail avant un certain âge et à celle rendant l'école gratuite et obligatoire pour tous les enfants ait largement favorisé une baisse de la natalité et de la fécondité des françaises, puisque ces dernières ayant reçu, en plus des leçons, une instruction concernant l'hygiène, et d'autres innovations de l'époque, elles ont pu, avec leurs connaissances et leur esprit plus critique, décider de réguler leurs naissances et accéder à des moyens de contraception. [...]
[...] Forte de ces constatations, la France du dix-neuvième siècle et ses différents gouvernements se voient, malgré un rôle en général très peu interventionniste dans tous les domaines, et en particulier le domaine familial, contraints de tenter d'appliquer quelques solutions, et de promouvoir, même faiblement, une politique populationniste, visant à augmenter le nombre des naissances en France. Ainsi, l'Etat favorise la publication d'ouvrages et de fascicules et l'organisation de conférences pour sensibiliser les Français au problème de leur natalité, et fait voter des lois pour donner à ces derniers l'envoie, et les moyens, de faire des enfants. [...]
[...] Il reste enfin quelques causes possibles de la fécondité et de la natalité réduite : on peut penser que, le dix-neuvième siècle voyant la mortalité infantile se réduire fortement, les hommes et les femmes se sont accordés le droit de s'attacher à chacun de leurs enfants et d'espérer les voir grandir, ce qui expliquerait un comportement nouveau vis à vis de l'enfance et une volonté de chaque famille de restreindre le nombre des naissances pour assurer une vie meilleure à chaque enfant qu'elles ont eu sous leur toit, ou encore que, pensant aux bienfaits de la propriété privée qui fut instaurée dans le pays après la Révolution Française, les parents voulurent diminuer le nombre d'enfants à leur charge pour s'assurer un meilleur avenir, ainsi que, pour leur progéniture, un patrimoine plus conséquent. Nous avons donc observé quelles pouvaient être les explications du malthusianisme des Français au dix-neuvième siècle. Il convient maintenant de nous intéresser aux moyens que ces derniers ont pu mettre en œuvre pour réduite leur natalité et leur fécondité. II Il existait au dix-neuvième siècle plusieurs moyens pour ne pas avoir d'enfants ou pour en avoir moins. [...]
[...] Enfin, on trouve au dix-neuvième siècle des documents nous indiquant des actes d'infanticide, ce qui peut nous faire dire que quelques familles, désireuses de se débarrasser d'un de leurs enfants et de ne pas vivre dans une trop grande indigence, donnaient la mort à leurs enfants, et participaient ainsi au malthusianisme de l'époque en France. Il y eut donc bien au dix-neuvième siècle en France des moyens qui aidèrent le malthusianisme, et permirent que le nombre moyen de filles pour une mère s'établisse autour de un, chiffre à peine suffisant pour assurer le renouvellement de la population. Mais si les mécanismes de sa mise en place sont maintenant évidents, il reste à voir quelles ont été les conséquences du malthusianisme français. [...]
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