Une oeuvre accède au musée imaginaire dès lors qu'elle n'a plus rien à voir avec le milieu qui l'a vu naître. Ce contexte est un surmonde, un arrière monde aurait dit Nietzsche, qui est illusoire.
L'oeuvre devient pure forme. L'art devient à lui-même son propre surmonde. On ne peut plus dire que l'art tire son éternité de quelque chose d'externe, le sacré ou la beauté. C'est la première fois que l'Art prend conscience de lui-même (...)
[...] L'harmonie, la délectation ? Sans blague, pour qui les peintres de Manet à Braque ne sont-ils que les auteurs d'heureux rapports de tons, comme les couturiers ? La beauté est une présence de tous les arts du monde ( Une union des œuvres de l'Egypte ancienne, de La beauté ajd, c'est ce qui a survécu La connaissance des œuvres est primordiale, elle préexiste à tout discours sur l'art. Malraux ne réflechit pas par des concepts, mais par les formes à travers lesquelles l'homme a tenté de s'exprimer, d'exprimer leurs angoisses, à échapper à leur condition, à figurer leurs dieux. [...]
[...] Pour Malraux, tout ce qui est religieux est sacré. Est apparence tout ce qui subit le règne du temps L'éternité est le contraire du monde profane. La foi fait accéder à l'éternité L'irréel Mais voilà que la foi décline, que l'artiste ne croit plus nécessairement Quand le Christ cesse d'ordonner non seulement l'art mais le monde, quand l'art profane devient rival de l'art religieux on entre dans l'Irréel On cherche toujours à s'affranchir du temps. On accède à l'éternité, qui n'est plus religieuse, mais profane. [...]
[...] L'art devient à lui-même son propre surmonde. On ne peut plus dire que l'art tire son éternité de quelque chose d'externe, le sacré ou la beauté. C'est la première fois que l'Art prend conscience de lui-même. L'œuvre d'art qui appartient à son époque n'appartient pas qu'à elle. Son temps, qui est celui de la métamorphose, nous a rendu intelligible la vie de l'œuvre d'art : c'est lui qui l'a délivrée à la fois du présent, de l'éternité, de l'immortalité. B. [...]
[...] Une vallée de morts un paysage d'enfer. Des pages qui ne sont pas réalistes. Pourtant ces pages sont considérées par Malraux comme des œuvres d'art, et non comme de simples témoignages Quelle est l'esthétique à l'œuvre dans ces pages ? une esthétique du sublime En reprennant la distinction kantienne. Pour Kant, la violence et l'horreur se réfèrent à un sentiment du sublime. Malraux ne recherchait pas la beauté formelle, il ne recherchait pas la beauté des parnassiens Pourtant l'œuvre d'art doit avoir une forme, car c'est cette forme qui lui permet de survivre au temps. [...]
[...] Il s'agit de dépasser l'angoisse de l'homme dans un monde qu'il n'accepte pas. (Art révolte L'œuvre d'art est là pour nous extirper de notre condition d'homme dans le réel. E. L'horreur Malraux rejette la beauté, il est aussi fasciné par l'horreur. Il admire Goya ou encore les 1ères œuvres noires de Jean Fautrier. Dans la symbolique personnelle de Malraux, les insectes figurent des démons. Cf. Dans la Voie Royale Dans Les Noyés de l'Altenbuch, le dernier roman de Malraux, écrit pendant la WW2. Horreur dantesque, inhumaine. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture