L'étymologie même du mot désir renvoie à la notion de manque et d'incomplétude, on associe souvent le désir à un manque inassouvible. C'est cet inassouvissement et cette insatisfaction qui a souvent valu au désir les plus vives critiques. Le désir est donc souvent jugé de manière négative, il serait alors une faiblesse pour l'homme, un obstacle à son accomplissement et une entrave à son bonheur. Tout porte à croire que le désir est le signe du malheur de l'homme.
Mais en quoi le désir rend-il l'homme malheureux ? Si l'on considère que le désir contribue à ce malheur, cela ne signifie-t-il pas que le désir contrôle l'homme ? Est-ce vraiment le cas, l'homme n'a-t-il pas les moyens de maîtriser ses désirs, cela impliquerait donc que le désir devienne une force, une puissance et le véritable signe de la grandeur de l'homme ? (...)
[...] En effet, prenons l'exemple du mythe de Pandore, dans ce mythe la jeune fille ne résiste pas à sa curiosité, à son désir grandissant d'ouvrir la boite interdite, où est enfermé tous les maux de la terre. Tous les mots s'échappèrent alors, et se répandirent parmi les mortels. C'est l'explication proposée par la mythologie grecque pour comprendre l'origine de la souffrance, de la tristesse, des maladies, et de notre malheur. On constate bien que c'est le désir d'une femme qui est à l'origine de notre malheur. [...]
[...] Le désir est-il le signe de notre malheur ? L'étymologie même du mot désir renvoie à la notion de manque et d'incomplétude, on associe souvent le désir à un manque inassouvible. C'est cet inassouvissement et cette insatisfaction qui a souvent valu au désir les plus vives critiques. Le désir est donc souvent jugé de manière négative, il serait alors une faiblesse pour l'homme, un obstacle à son accomplissement et une entrave à son bonheur. Tout porte à croire que le désir est le signe du malheur de l'homme. [...]
[...] Ne serait-ce pas réducteur de limiter le désir au signe et à la cause de notre misère ? Nous pouvons aller au-delà de cette conception réductrice et considérer le désir, non plus comme le signe de notre malheur mais comme le signe de notre grandeur de puissance. Tout d'abord, le désir est un moteur de notre existence, il constitue un supplément de vie et non un manque. Ce supplément serait ce qui permettrait à l'individu d'aller vers l'inconnu véritable, c'est ce qui inviterait l'homme à se dépasser, à se surpasser. [...]
[...] Le désir s'est donc le signe que nous ne sommes pas divins, c'est le signe du malheur de l'homme et de sa finitude. Enfin, considérer le désir comme manque revient à dire que le désir est une espérance. Dans une espérance il y a toujours crainte que celle-ci ne se réalise pas. Cette crainte alors ressentie marque l'inquiétude, or l'inquiétude s'oppose à la quiétude, à la plénitude, au bonheur. L'espérance entraine donc une crainte qui nous plonge dans une certaine détresse, marquant ainsi notre malheur. [...]
[...] On cerne bien à travers cette image le caractère insatiable du désir. Comme l'eau que l'on verse dans ce tonneau, le désir doit être sans cesse renouvelé. Platon compare ainsi notre âme à un tonneau percé, impossible de le remplir, le désir ne peut donc jamais être comblé. C'est la dépendance de l'homme à l'objet de ses désirs qui le maintient dans une recherche insatiable voire obsédante, ce qui le conduit à une inévitable aliénation voire au malheur. Enfin, on retrouve dans Le Banquet de Platon, cette même conception qui tend à associer le désir au malheur. [...]
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