La maladie est le phénomène de dégradation des fonctions internes. Elle touche le vivant, c'est-à-dire les êtres organisés et spontanés. Elle les atteint en les détruisant, mais intérieurement. De l'autre côté, du côté inerte, il y a la panne technique. Il s'agit de l'arrêt du fonctionnement mécanique dû à une défaillance interne. Elle touche les machines, qui sont des mécanismes allant du moins autonome au plus autonome mais qui ne sont pas spontanés. Le vivant désigne, à première vue, tout ce qui vit par opposition avec l'inerte. On peut cependant s'interroger sur le rapport entre la vie et la non vie. On peut se demander quelles sont les relations qui existent entre la maladie et la panne. En effet, dans les deux cas, a lieu une altération d'éléments composant l'organisme ou l'objet.
Cette détérioration paraît assez semblable. Mais il faut chercher plus loin. Il faut étudier leur fondement. Un problème se pose alors : la maladie est-elle de nature différente de la panne technique ? Le tout est d'étudier la nature, le fond et pas seulement la surface de ces deux phénomènes. Le finalisme apparaît comme l'idée la plus spontanée de la vie. En quoi la maladie n'est-elle pas une panne ? Cette question découle de l'idée de finalité. Mais n'est-ce pas là une idée trop idéaliste ? La panne et la maladie ne sont-elles pas plutôt des phénomènes semblables ? Cela sera un second point auquel s'intéresser. On obtient alors une contradiction, ou plutôt une insatisfaction. Comment en sortir ? Comment faut-il considérer la maladie pour la comprendre ? (...)
[...] La maladie n'est pas une panne dans la mesure où un corps vivant est autotelique et capable de se modifier face à cette maladie. Cependant, un rapprochement peut se faire entre ces deux phénomènes détériorant grâce à la théorie des animaux-machines de Descartes. La maladie est une défaillance technique, comme la panne, et les sciences de la vie sont elles- mêmes des sciences mécaniques (médecine, biologie . Mais le finalisme et le mécanisme sont insuffisants pour comprendre la nature de la maladie. [...]
[...] La maladie et la panne se rapprochent donc, elles sont toutes les deux des altérations mécaniques des composants internes La théorie des animaux-machines de Descartes met cette idée en avant. La maladie et la panne sont de mauvais fonctionnements mécaniques et les sciences de la vie sont elles-mêmes mécaniques. Cependant, un problème se pose puisque avec cette vision, on a perdu la vie. La vie est détruite. Avec le finalisme, on a une vision indémontrable de la vie, et avec le mécanisme, la vie est détruite. Comment sortir de cette situation insatisfaisante ? Le mécanisme n'est pas tenable pour comprendre la maladie. [...]
[...] Par contre, lorsque la machine tombe en panne, elle ne se répare pas d'elle-même puisqu'elle n'a pas d'action spontanée. Elle a toujours besoin d'assistance, elle doit être réparée. La maladie est donc différente d'une panne car un être vivant est autoréparable. Ainsi, les êtres vivants sont autonomes. Bertalanffy disait qu'«un organisme se maintient par le flux continuel des matériaux qui le constituent.» Le corps vivant se maintient grâce à l'incessante activité des organes qui le composent. La guérison n'est pas une réparation mécanique. [...]
[...] La panne d'une machine résulte, quant à elle, de la défaillance d'une ou de plusieurs pièces qui la composent. La panne et la maladie sont donc toutes deux le résultat d'un mauvais fonctionnement mécanique. Lors de cette perturbation mécanique, l'organisme a souvent besoin d'assistance. Face à la maladie, différents moyens sont mis en œuvre pour favoriser la guérison. D'abord, le médecin opère les patients grâce à des outils. En effet, une perceuse peut être utilisée sur un homme. Mais elle peut également être employée sur une machine. [...]
[...] Le comparaison entre la panne et la maladie doit donc se faire différemment. La maladie a été jusqu'alors considérée comme un objet puisque le vivant a lui-même été perçu ainsi. En fait, le vivant n'est pas un objet, c'est un sujet. Donc la maladie est également un sujet car elle touche le vivant. En effet, la maladie est une attaque de l'organisme auquel ce dernier réagit. Cette attaque est active (comme un virus qui s'insère dans une cellule pour se multiplier et ainsi détériorer de manière plus efficace l'organisme). [...]
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