Insister sur la présence du mal, n'est-ce pas s'exposer au reproche que Rousseau adressait à
Voltaire lorsqu'il lui écrivait : « Vous amplifiez tellement le tableau de nos misères que vous en aggravez le sentiment ».
Aucune religion, aucun système de pensée ne prévoit la victoire définitive du mal. Toutes les apocalypses sont suivies d'une parousie et les décadences à leur fin font tourner le cycle du temps. L'abolition du mal fut un grand thème romantique.
La dichotomie bien - mal est enracinée dans la représentation des relations à autrui. Mais c'est
avant tout une représentation d'origine religieuse : le mal est associé à des figures mythologiques : Enfer, Satan… qui ont notamment été représentées par Bruegel, Bosch…
Difficulté de définir la notion. On peut la définir par un système d'interdits. Ce sont par
exemple les dix commandements : des normes imposées. Cela définit un système d'obligations morales qui imposent le bien comme critère ultime.
Alors qu'est-ce que le mal ? Le mal est la transgression de l'interdit.
Exemple : L'interdit fondamental est l'inceste. Il s'agit de trouver son conjoint hors du groupe pour créer du lien social.
La définition du mal a évolué. Existe-t-il un mal aujourd'hui ?
[...] La transgression interroge la liberté et l'économie du désir, c'est-à-dire la part d'excès en l'homme. œuvres de Bakounine, Spinoza et Bataille. Si le mal n'est qu'une transgression, ne deviendrait-il pas aujourd'hui un objet de tentation et par là, ne serait-il pas en voie de banalisation ? II. De la prise de conscience individuelle à l'objet de tentation banalisé : quelle évolution pour le mal ? A : Le véritable mal devrait-il avoir besoin qu'on l'interdise s'il était seulement mauvais ? Notre dégoût ne nous en détournerait-il pas spontanément ? [...]
[...] Vers une banalisation du mal ? -La ritualisation d'une pensée primitive magique contre le mal. Malgré le développement de la pensée scientifique, il demeure encore chez la plupart des individus des traces d'une pensée primitive magique qui nous oblige à de dégradantes petites sorcelleries comme, par exemple, "toucher du bois pour conjurer le mauvais sort". K. Lorenz, dans son livre L'agression, montre que ces gestes ont connu un processus de ritualisation et d'autonomisation qui les a coupés de la conjonction dans laquelle ils apparaissaient d'abord et qui elle, dans son ensemble, avait prouvé une forme d'efficacité contre le mal. [...]
[...] Voler est donc mal. Cela implique qu'on ferait toujours le mal volontairement. Est-ce vraiment le cas ? -Fait-on toujours le mal volontairement ? La question se pose donc forcement de savoir si la méchanceté est naturelle, innée, instinctive, produit d'un traumatisme ou d'un embrigadement ou, au contraire, volontaire, c'est-à-dire sciemment et librement décidée comme dans un crime qu'on qualifie de prémédité. Nul n'est méchant volontairement Qu'en est-il de cette formule ? Les optimistes ont toujours conclu que si un homme fait objectivement du mal à ses semblables, c'est qu'il en espère du bien pour lui. [...]
[...] Le mal fait alors son entrée dans le monde. Le judaïsme conçut le péché comme une offense envers Dieu. Le christianisme distingua : les péchés véniels (c'est à dire pardonnables, excusables) des péchés capitaux (également qualifiés de mortels parce qu'ils conduisaient à la damnation). L'esprit du Christianisme impose le respect de la loi. Premières occurrences du mal dans les textes judéo-chrétiens : Dieu met Adam dans un jardin à l'Est d'Eden et lui donne ce commandement : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin, mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. [...]
[...] Le raisonnement est le suivant : si Dieu existe, il est tout puissant et bon ; si Dieu est tout puissant, il a le pouvoir de supprimer le mal ; s'il est bon, il doit vouloir détruire le mal ; or, le mal existe ; donc Dieu n'existe pas. -Impératif catégorique kantien et universalisation de nos actes. Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle (Critique de la raison pratique). Pour Kant, est mauvaise toute action ou tout comportement qui ne peut être généralisé à tout le monde sans déclencher le chaos. Par exemple, tout le monde peut se nourrir sans que la société ne dégénère en chaos. Se nourrir n'est donc pas mal. [...]
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