Qu'est-ce qu'une majorité ? Que représente-t-elle ? Exprime-t-elle une force ou un droit ? Ce texte propose des réponses à ces questions en proposant aussi une réflexion sur la démocratie : est-elle seulement le règne d'une majorité ? Et sur les minorités : doivent-elles être considérées comme les victimes d'un système basé sur la volonté du plus grand nombre ?
[...] Donc si le droit des majorités n'est pas un obstacle au respect du droit des minorités, alors la règle du plus grand nombre peut être acceptée par tous. -Si la majorité a pu s'établir comme exprimant un droit c'est aussi parce qu'on a su lui donner un caractère légal. Si la règle du plus grand nombre est considérée comme légale et légitime alors le droit peut être vu comme l'expression de la majorité. Le système démocratique a ainsi su donner à la règle de la majorité une dimension légale, la majorité pouvant grâce à cela exprimer un droit. [...]
[...] Si la majorité peut être légale, alors son statut de droit dépend essentiellement de sa légitimité. Or sa légitimité ne peut être reconnue que si les minorités acceptent la règle de la majorité, cela ne peut être réalisable que si en retour l'Etat reconnaît le droit des minorités et le respect qu'il faut leur accorder. -La majorité exprime donc un droit seulement s'il y a une acceptation d'un côté de la légitimité de la règle du plus grand nombre, d'un autre de l'existence et de l'importance des minorités. [...]
[...] La majorité doit-elle être reconnue comme exprimant une force ou bien un droit ? La majorité relève des circonstances, elle appartient donc au domaine des faits et fait office de généralité puisque représentante de l'opinion du plus grand nombre. En ce sens de majorité physique elle dispose donc d'un certain pouvoir, et est donc liée à la force. De plus de part son caractère général et non universel elle ne saurait être assimilable au droit, pouvant cependant s'en rapprocher dans un contexte démocratique. [...]
[...] C'est donc d'un commun accord que la majorité peut exprimer un droit. -Si en théorie cela semble réalisable, sur les faits la majorité tend toujours à écraser les minorités, celles-ci étant alors victimes de discriminations. Lorsque le respect des minorités ne se fait pas, la majorité s'impose comme une force, comme une puissance certes légale dans la plupart des cas mais restant cependant illégitime. La majorité peut donc suivant le contexte politique dans lequel elle est utilisée, s'exprimer soit comme une force, soit comme un droit. [...]
[...] Alors la majorité perd son caractère légitime et ne peut-être considérée comme un droit. - Ainsi la démocratie présente le risque de donner tout le pouvoir aux majorités : en effet la décision d'un système démocratique est celle du plus grand nombre, le pouvoir peut donc se révéler oppressant pour les minorités considérées comme en tort. Se joue alors un rapport de force entre majorités/minorités, ces dernières étant soumises au pouvoir du plus grand nombre. La démocratie court alors le risque de contredire le principe d'égalité, qui devrait pourtant être un des fondements de ce régime. [...]
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