Dissertation de Philosophie entièrement rédigée ayant pour sujet la maîtrise de soi. Cette dissertation est précédée d'une analyse des termes du sujet et d'une présentation de ses enjeux et de la problématique.
[...] Ainsi, dans la conscience de ma peur s'affirme ma puissance d'action. Dès lors je ne suis pas inexorablement voué à la peur si je garde en permanence à l'esprit cette distinction entre moi-même et l'événement qui tente de me soumettre. C'est bien ce que montre Épictète dès le premier paragraphe de son Manuel et tout au long de ses Entretiens en distinguant ce qui dépend de nous de ce qui n'en dépend pas. Ce qui dépend de moi, c'est ce qui m'appartient réellement, et qui, de ce fait. [...]
[...] On peut en interroger les présupposés, et se demander s'il n'est pas illusoire, et s'il l'est au moins en partie à quoi sert cette illusion. Plan détaillé I Être maître de soi, c'est faire correspondre son action à sa volonté 1. Être maître de soi, c'est garder une mesure 2. Être maître de moi, c'est prendre garde à ne pas confondre ce qui m'est extérieur avec moi-même 3. Dès lors, je suis maître de moi quand je fais coïncider mon acte avec des principes raisonnables. II Est-ce qu'obéir à des principes, c'est être maître de soi ? [...]
[...] Un tel sujet serait sans inconscient puisqu'il pourrait dominer par un choix véritable ce qu'il fait. Il serait maître du temps puisqu'il parviendrait à transcender l'imprévisibilité des évènements par une maîtrise constante. Mais nous sommes ainsi conduits à l'apparente contradiction : je suis maître de moi quand je refuse d'admettre une part de moi-même, quand je tente de rectifier - c'est-à-dire de faire correspondre à des principes - une part de moi. En effet, n'est-ce pas un paradoxe de renier ce qui s'affirme instinctivement comme étant moi-même, c'est-à-dire mon être passionné, temporel, historique ? [...]
[...] I1 s'agit de maîtriser mon désir pour le régler sur ce qui dépend de moi afin de construire à mon usage une citadelle intérieure -pour reprendre l'expression de Marc Aurèle - me permettant de répondre à toutes les menaces de dislocation, quelles que soient les circonstances. Mais comment conserver cette maîtrise de moi-même quand le flot des évènements ne cesse de me tenter ? En d'autres termes comment conserver une image de la distinction entre ce qui dépend de moi et ce qui n'en dépend pas lorsque tout tend à me la faire oublier, lorsque, plus exactement encore, les passions m'assaillent inexorablement et tendent à l'estomper ? En effet, je ne peux me considérer qu'avec un visage aussi changeant que les circonstances. [...]
[...] 1. Obéir à des principes me pose comme un autre extérieur à moi-même 2. Obéir à des principes, c'est perdre sa liberté et sa spécificité 3. Être maître de soi, est-ce pour autant refuser d'obéir à des principes ? 4. Être maître de soi apparaît comme un idéal, et la tentation est grande de juger cela impossible, parce qu'illusoire. III Etre maître de soi, c'est accepter ses limites 1. Se maîtriser, c'est s'accepter comme autre 2. [...]
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