Madame Bovary, Gustave Flaubert, 1846, critique des clichés de la passion, Emma et Rodolphe, satyre, idéologie bourgeoise, imaginaire sentimental, romantisme, lyrisme amoureux, abstraction, monologue intérieur, réflexion narrative, commentaire de texte
Emma reprend son amour avec Rodolphe après une rupture qui la laisse dans des états désolés. Flaubert consacre quelques pages à la description des rapports qu'ils entretiennent. Le satyre de Flaubert ne porte pas uniquement sur les mentalités et les idéologies bourgeoises, car dans cet extrait elle porte sur la forme du langage et l'imaginaire sentimental qui sont des caractéristiques propres au romantisme. Dans ce texte Flaubert critique le romantisme et les vieilles recettes du lyrisme amoureux.
[...] Dans ce texte Flaubert critique le romantisme et les vieilles recettes du lyrisme amoureux. Je vais maintenant procéder à la lecture. Vous m'avez demandé de travailler sur la problématique : que condamne Flaubert dans ce texte fondé sur le contraste et l'opposition ? Afin de répondre à cette problématique, il me semble pertinent d'évoquer en premiers lieux une opposition entre la parole et le silence puis une opposition entre la simplicité du langage et l'abstraction et enfin une réflexion du narrateur sur les écueils inévitables du langage. [...]
[...] Les mots ne servent à rien alors entre en jeu l'utilisation du langage corporelle qui seul est capable de les rassembler. Rodolphe fait d'Emma « quelque chose de souple » et elle se soumet par un « attachement idiot, pleins d'admiration pour lui, de volupté pour elle, une béatitude qui l'engourdissait ». Conclusion Flaubert par cet extrait nous livre une alternative dessinée par les deux amants, alternative décevante puisque Flaubert en fait la triste constatation de l'impuissance du langage. Soit renoncer à dire et de ce fait comprendre l'autre et soit même. Soit galvauder, brader, énoncer un idéal. [...]
[...] Critique du langage L'excès de lyrisme d'Emma vient s'opposer au silence désabusé de Rodolphe qui lui sert de refuge. Cette situation est burlesque, car l'amante est expressive alors que devant tant d'amour l'amant reste muet. Flaubert exploite ce problème de langage : si les mots sont les mêmes pour tous comment reconnaitre les sincères ? Il justifie Emma, mais montre que Rodolphe ne l'a croit pas « il ne croyait que faiblement à la candeur de celles-là ». Flaubert nous montre l'impuissance du langage à saisir la force de l'émotion. [...]
[...] Sa pensée enferme Emma dans un type de langage amoureux « il s'était tant de fois entendue dire ces choses » Rodolphe est indifférent face au discours d'Emma. « Il ne distinguait pas, cet homme si plein de pratique, la dissemblance des sentiments sous la pureté des expressions ». Toutes ses conquêtes précédentes, quelle que soit leur pensée lui disent toutes la même chose. Flaubert pose une distinction très nette entre l'hystérie d'Emma et le silence de Rodolphe. II. Opposition entre la simplicité du langage et l'abstraction A. [...]
[...] L'utilisation d'affirmation simple montre son fantasme, son attachement exclusif qui n'est que pulsionnel. B. Abstraction des pensées de Rodolphe Il y a une réaction distancée de la part de Rodolphe qui décide de ne prendre du recul face aux mots d'Emma les jugeant monotones « rien d'original ». Flaubert passe d'un style direct à un style indirect afin de montrer cet effet distancé. Le temps dérive du présent à l'imparfait marquant une répétition, une habitude « il s'était tant de fois » laissant place ici à une monotonie, à une routine. [...]
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