Commentaire de Philosophie semi-rédigé sur un extrait de l'ouvrage Le prince de Machiavel, réflexion sur la morale en politique. Le terme "politique" renvoie à de nombreuses questions : quelle est la meilleure forme de régime politique ? Quand est-ce qu'un régime politique peut prétendre être légitime, et par là même, exiger l'obéissance ? De tels problèmes suscitent donc la question de la morale en politique : la pratique du pouvoir peut-elle justifier le droit de ne pas se conformer aux exigences de la morale ?
[...] Ainsi, il s'est avéré que la question de savoir si la politique doit ou non obéir à la morale est une question complexe. Plusieurs auteurs, dont Machiavel et Carl Schmitt, affirment que la violence est inhérente à la politique, qui ne peut donc pas toujours se conformer à la morale. Cependant, au vu de la pensée de Kant, il apparaît que certains des arguments de ces deux auteurs ne sont pas recevables, et que la sphère politique doit donc suivre le droit établi. [...]
[...] Selon Machiavel, la nature de l'homme est pervertie, mais également irrémédiable. Partir d'une telle idée, c'est cependant affirmer que l'homme n'est pas libre puisqu'il est incapable de se gouverner, c'est par conséquent refuser l'idée du devoir. En d'autres termes, s'imposer des devoirs, s'est considérer que l'on est libre de les accomplir. Un tel argument concernant la nature humaine est donc totalement irrecevable. En outre, une telle affirmation ne reposer sur aucun fait ou expérience, rien ne nous permet de penser que la nature humaine serait irrémédiablement corrompue : en effet, constater que la méchanceté existe ne permet pas de conclure sur son caractère définitif, et encore moins d'en déduire un droit à outrepasser le droit même. [...]
[...] Celui-ci, revenant de campagne, entend rétablir la paix dans son pays plein de larcins, de brigandages Il nomme Messire Rémy d'Orque ministre. Celui-ci parvient en effet à mettre fin à l'anarchie en instaurant une tyrannie, ce qui le fait détester de tous. Borgia fait donc exécuter son ministre, et paraît ainsi supprimer un tyran, alors qu'il l'avait lui-même fait monter au pouvoir. Cet exemple montre bien qu'il s'agit avant tout de paraître bon, en faisant à l'occasion prendre les mesures impopulaires par quelqu'un d'autre, en se réservant celles qui ont la faveur du peuple. [...]
[...] Qu'en est-il de ceux qui pensent que la politique ne doit pas être associée à la morale ? La thèse de Machiavel ne laisse pas la place au doute : selon lui, le Prince, puisque ses devoirs se situent au-delà des devoirs du citoyen, peut faire des entorses à la morale à l'occasion. Carl Schmitt se propose éclairer pour ainsi dire, la thèse de Machiavel, et tente de démontrer en quoi la violence est inévitable dans le domaine de la politique. [...]
[...] Il entend par là non pas que la guerre serait la politique, mais que cette hypothèse n'est pas à négliger, que l'on ne peut en faire abstraction. Partant de ce postulat, qui dit guerre entend obligatoirement désigner un ennemi en vue de le combattre, et ce, pour la sécurité de l'Etat et de ses citoyens. En effet, la sécurité est l'une des conditions de l'association politique, comme le soutient Hobbes. Carl Schmitt pense donc justifier la violence dans la sphère politique : lors d'une guerre, il s'agit avant tout d'assurer la sécurité civile, et ce, en combattant l'ennemi. [...]
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