Ce passage (et le chapitre XVIII en général) traite de la façon dont doivent se comporter les princes s'ils veulent garder leur souveraineté. Machiavel soutient la thèse de la primauté de l'apparence des qualités, des vertus sur leur réalité.
Dans la première partie (l.1-6) il s'interroge sur la conduite que doit tenir le Prince à l'égard des qualités morales et particulièrement de l'honnêteté et soutient que ce qui importe, c'est l'apparence de leur possession. Il ne dit pas qu'un prince doit être immoral, mais qu'il doit savoir mettre de côté ses vertus dans certains cas (...)
[...] C'est ce que Machiavel nous explique au Chapitre XVIII du Prince. Il y a en fait nécessité pour le prince à paraître moral, la morale n'est pas une fin mais un moyen. Machiavel fournit au Prince un principe d'action : persévérer dans le bien mais savoir entrer dans le mal quand il le faut. En effet, s'il ne parvient pas à faire le mal en temps voulu, il succombera aux périls extérieurs et sera défait par ses ennemis, sa bonté l'aveuglera, l'empêchant de se montrer dur quand il le faudrait En fait, tant que l'immoralité (hypocrisie, mensonge) n'atteint pas à l'ordre publique ou la sécurité, je ne risque rien. [...]
[...] On ne peut pas demander à l'un ce que l'on peut demander à l'autre. C'est donc une règle nécessairement floue, nécessairement vague, très générale. En aucun cas la morale ne peut suffire à réguler la vie sociale. Par ailleurs, morale et politique sont incompatibles en ce que la morale est une morale de l'intention selon Kant, on ne lui demande pas d'ê efficace (ce qu'on demande à la politique). La seule chose qu'il faille absolument faire, c'est la volonté de bien faire. [...]
[...] Ici, la politique est donc subordonnée à la morale. La Déclaration Universelle des droits de l'homme a pour but de rappeler aux hommes ces droits naturels qu'ils ont toujours possédé mais qui ont été bafoués. Enfin, la politique consiste exclusivement à rechercher la morale, puisque ce qui prime, c'est la recherche du bien pour la cité. Chez les Anciens, la philosophie politique est indissociable de l'éthique et d'une méditation sur le meilleur régime (comme la menèrent Platon, Aristote ou Saint Augustin). [...]
[...] Machiavel fait référence via ce on à la façon de penser du commun des mortel. Il nous explique que les sujets ne prêtent attention qu'au but qu'on fixe à une action au détriment de la façon d'y parvenir. Le prince doit donc être conscient de cela : il peut faire ce qu'il veut car les sujets fermeront les yeux sur cela, tant que les fins visées par le prince sont bonnes, ou leur semblent bonnes. Nous noterons, afin d'éviter tout contresens fâcheux, que pour Machiavel, ce n'est que si la fin est elle- même légitime qu'elle excuse et légitime les moyens employés pour l'atteindre ! [...]
[...] Il faut donc éviter la colère du peuple, et pour cela le prince devrait, autant que possible, manifester les vertus morales : générosité, loyauté, honnêteté, etc. L'amoralité du prince est condition de la moralité des citoyens. La politique se donne pour fin la réussite, mais pas la réussite personnelle, la réussite de l'état. Le pire des maux pour Machiavel est la perte de l'état. Le pouvoir doit être fort pour garantir la paix, donc la moralité des citoyens. L'amoralité du prince se justifie en tant qu'elle est la condition de l'ordre, et donc de la moralité des citoyens. [...]
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