Ce texte de l'auteur Danièle LETOCHA se veut être une présentation de ce qu'est la virtù, concept instauré par Machiavel au cours de la Renaissance italienne. Cette virtù se démarque de la traditionnelle vertu par sa sécularisation et par son pouvoir d'imposer sa volonté sur la fortuna. Elle se veut de plus être une forme de grâce laïcisée et élitique qui n'est pas offerte à tout, au même titre que le génie de l'art. Toutefois les infortunes de cette virtù la rattrapent et trois mouvements contestataires ébranleront successivement ce paradigme esthétique (...)
[...] Et pour maintenir un certain ordre dans ces idées, il faut tout de même accepter qu'il y ait une séparation entre la vie publique du prince et sa vie privée, comme quoi une apparence d'homme virtuoso peut ne pas être empreinte dans toutes les sphères de la vie du prince. Les infortunes de la virtù : le déclin Par la suite et par trois fois, on portera atteinte à ce paradigme esthétique italien avant que ne prenne le dessus sur celui-ci le rationalisme cartésien Cette première vague de protestation se déroule à Florence, après l'invasion française et la chute de Médicis. [...]
[...] Cette observation est au cœur de la séparation entre les mérites respectifs de la vita activa (vie active) et de la vita contemplativa et elle anime fortement le débat sur le sujet. Les humanistes dont bon nombre sont des hommes de la société (des marchands, des secrétaires, des ministres, etc ) ne voient aucune pertinence dans ce que l'Université apporte, autant au niveau des questions que des réponses ; ils doutent que ces hommes connaissent même quoi que ce soit au sujet des besoins des hommes. [...]
[...] Letocha donne l'exemple du soldat qui est tenté de suivre celui qui a premièrement tenté et secondement, vaincu, aux yeux de tous. C'est dans ainsi que prend toute son importance du spectateur Le succès est quelque chose que les hommes politiques peuvent tenter en s'avançant de manière charismatique avec un peu d'audace en tentant de séduire la masse; il viendra aux audacieux. Mais un autre rapport importe beaucoup au niveau du succès et de l'accomplissement de cette virtù. Il s'agit du temps, reliant l'agent à son contexte social actuel. [...]
[...] Letocha écrit dans son œuvre : [ ] l'architecte, le peintre et le sculpteur réalisent le sens de l'esprit renaissant dans tous les secteurs d'activité. En effet, l'artiste mobilise la définition dynamique et fluide de l'individualité élaborée avant lui pour montrer la productivité de l'artiste créateur, infiniment supérieure à celle du théoricien Elle signifie par cette emphase sur le travail monumental de l'artiste que cette vita activa est celle qui produit réellement quelque chose à grande échelle. Cette production se trouve en plus être une façade efficace pour présenter l'œuvre des théoriciens; les règles ne produisent pas les œuvres, mais c'est dans les œuvres qu'on peut percevoir toutes les subtilités des règles. [...]
[...] On constate à l'énumération de ces caractéristiques du bon conquérant que peut de ces éléments ne tiennent de l'éthique chrétienne traditionnelle. C'est pourquoi on peut argumenter sur le fait que cette nouvelle définition de la virtù apportée par Machiavel, se détache un peu de la version de la vertu courante. On assiste à une laïcisation du mystère de la grâce. Cette nouvelle virtù est l'unification de toutes les capacités en un homme pour qu'il puisse atteindre un but visé, et principalement dans un cadre civique. [...]
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