Hegel, philosophe allemand du début du XIXème siècle est l'auteur de la « Phénoménologie de l'esprit », ouvrage qui tente d'expliquer le mouvement de la pensée et le processus de la prise de conscience. Le texte est extrait de cette œuvre et nous expose comment l'individu doit passer par une lutte à mort afin d'être reconnu par autrui comme conscience autonome. La prise de conscience de sa singularité et de celle d'autrui amène à une lutte à mort afin de prouver à l'autre notre propre singularité.
Hegel expose son idée de façon très structurée, on retrouvera une introduction, deux moments articulés par une transition et une conclusion. Hegel introduit son propos en nous mettant en situation propice à constater sa thèse.
[...] Il nous explique dans un premier moment par quel processus on tente de se faire reconnaître comme conscience de soi puis dans un second le cheminement nécessaire à la reconnaissance de l'autre. Nous verrons dans une deuxième partie, dans quelle mesure Sartre prolonge la pensée d'Hegel. La conscience de soi est, selon Hegel, le mouvement réfléchi par lequel une conscience se rapporte à elle-même. Avoir conscience de soi signifie avoir conscience d'être et du même coup dépasser un mode vie simplement biologique qui s'apparenterait alors à une survie, pour vivre en assumant pleinement sa condition d'homme. La conscience de soi définit comme autre chose tout ce qui n'est pas elle. [...]
[...] La valeur suprême de I'animal est de conserver sa vie. Pour ce faire reconnaître en tant qu'humain il y a un risque à prendre ; celui de perdre la vie, de perdre la valeur suprême de la réalité animale. Ainsi l'individu prendra ce risque afin de se démontrer comme conscience de soi autonome. Elle doit être totalement indépendante à l'égard de toutes déterminations immédiates, être complètement détachée de la vie. Chacune doit donc accomplir simultanément et réciproquement ce mouvement de l'abstraction absolue afin d'être reconnue comme conscience de soi et pour soi, d'être exposées l'une à l'autre comme pur être pour soi, c'est- à-dire comme conscience de soi. [...]
[...] Je dépends de l'autre dans mon être car je ne suis une conscience de soi que si je me forge et me forme à travers la négation d'autrui. Pour réaliser l'unité de la conscience de soi, je dois me faire reconnaître. Sans la lutte des consciences de soi opposées, la conscience ne peut se former et se forger. Toute conscience poursuit la mort de l'autre. Ce que désire la conscience, c'est asservir l'autre ou plus exactement détruire son autonomie et sa liberté. La vie humaine, c'est le conflit. [...]
[...] Chacun tend à la mort de l'autre mais en y engageant sa propre vie. Ce n'est que sous la forme d'un combat portant sur la vie et sur la mort que peut s'élever actuellement la certitude de soi-même comme être-pour- soi. Mais du même coup peut s'élever la certitude que l'autre est aussi être- pour-soi. En engageant la vie, la conscience de soi démontre qu'elle n'est liée à aucune forme d'être là c'est-à-dire de présence, qu'elle est libre de tous ses gestes ; même dans la mort. [...]
[...] C'est le monde de l'intersubjectivité, le monde où les consciences sont plurielles, un monde où je suis véritablement et inextricablement lié aux autres et à leur présence. Cependant ce lien est toujours envisagé sur un plan conflictuel. Dans quelle mesure alors pouvons-nous vivre en harmonie avec les autres ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture