La nature de l'âme est souvent un sujet délicat et assez controversé. Outre son existence qui est certaine pour les religieux par exemple, et beaucoup moins avérée pour d'autres, c'est sa composition qui fait polémique. Dans cet extrait, Lucrèce pose un problème philosophique et s'interroge à propos de cette notion d'âme. Quelle est sa nature ? Que devient-elle après la mort ? (...)
[...] Ainsi, certains estiment que l'âme a une naturelle incorporelle. Toutefois comment être d'accord avec cette conception, lorsque la seule chose présentant une nature incorporelle que nous connaissons, est le vide ? Finalement, c'est un dilemme philosophique qui est posé ici. En effet, devrait-on considérer que l'âme n'est qu'un objet de l'univers comme un autre, ou alors sommes nos obligés de lui accorder un stat spécial, sous prétexte que l'homme soit capable de penser, d'éprouver des émotions, de réfléchir ? Etant donné que la nature de l'âme semble maintenant mieux comprise, l'auteur souhaite s'intéresser à présent aux liens qu'entretiennent l'âme et le corps. [...]
[...] En outre, l'esprit souffre avec le corps et en partage les sensations, tu le sais. Lorsque la pointe d'une flèche pénètre en nous, sans détruire tout à fait la vie, mais en déchirant les os et les nerfs, une défaillance se produit, nous nous affaissons doucement à terre ; là un trouble s'empare de l'esprit ; nous avons par instants un vague désir de nous relever. Donc, que de substance corporelle soit formé notre esprit, il le faut, puisque les atteintes corporelles d'un trait le font souffrir. [...]
[...] Ensuite, l'auteur s'intéresse aux liens pouvant exister entre l'âme et le corps et conclue, que s'ils subissent tous les deux les mêmes maux, alors ils doivent être constitués d'atomes comme tous les objets de notre univers. Pourtant, une conception répandue affirme que l'âme serait immortelle. Lucrèce l'écarte immédiatement en rappelant qu'un être immortel n'est censé éprouver aucune douleur. Enfin, Le philosophe conclue en nous expliquant que la mort ne doit pas être crainte étant donné qu'elle est immédiate et sans douleur. [...]
[...] Comme le disait Lavoisier Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme C'est le propre des atomes d'être en perpétuel mouvement passant d'un corps à un autre. Il serait donc illégitime de penser que l'âme puisse échapper à ce phénomène. En outre, l'idée que l'âme immortelle et le corps mortel puissent coexister paraît absurde comme le fait remarquer l'auteur : Que peut-on imaginer en effet de plus contradictoire, de plus disparate, de plus incohérent qu'une substance mortelle unie à une autre qui n'aurait ni commencement ni fin, mais subissant ensemble l'assaut des mêmes tempêtes ? [...]
[...] De plus, pour que l'électricité puisse se déplacer d'un corps à un autre, ils doivent nécessairement être en contact. Par conséquent, les deux affirmations défendues par l'auteur semblent tout à fait valables. Tout cela implique que le corps et l'âme constituent un système. On retrouve ici la conception d'Epicure, qui désignait cet ensemble par le terme agrégat Celui-ci expliquait également, que toutes les opérations mentales de l'esprit n'étaient en réalité que des déplacements d'atomes. L'âme et le corps doivent selon l'auteur, avoir tous les deux la même nature. Alors, qu'advient-il de l'âme après la mort de l'homme ? [...]
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