Lucrèce commence, dans un premier temps, par évoquer tout ce qui n'est pas de la piété, énumérant ainsi dogmes et pratiques religieuses. Par la suite, il nous révèle qu'il s'agit plutôt du développement de l'ataraxie. Affirmation qu'il justifiera ensuite en nous expliquant une des causes probables de l'angoisse de l'homme, et de sa volonté de soumission aux dieux. Lucrèce place à la fin deux hypothèses en concurrence : celles de la mortalité ou de l'éternité du monde (...)
[...] Par la suite, toujours dans le même extrait du livre V du De Natura Rerum, Lucrèce tente d'expliquer la provenance du questionnement humain, questionnement qui porte notamment sur l'existence ou non d'un commencement et d'une fin à notre monde ou bien si, au contraire, ce dernier serait immortel. Le doute insinué dans le cœur des hommes proviendrait de l'ignorance des causes. En effet, si nous ignorons les causes et ne constatant que les conséquences, le questionnement est alors logique, de même que la formation de diverses hypothèses desquelles il survient un ou plusieurs doutes. [...]
[...] A la différence près que chez Friedrich Nietzsche, c'est une certaine catégorie d'homme, les faibles ceux qui ne pourraient exercer leur domination par la force, qui ont inventé pour tout dire, le libre arbitre afin d'asseoir leur domination. La conception de la religion pour Lucrèce et de son appartenance philosophique est cependant différente de l'opinion commune. L'épicurisme considère en effet qu'il existe des dieux, mais que ceux-ci vivent dans un monde indépendant, dans une totale ataraxie et n'ayant aucune interaction ou presque (quelques apparitions) avec les hommes et leurs agissements. [...]
[...] Lucrèce oppose alors deux hypothèses, deux questionnements, dus, nous l'avons dit, à l'ignorance des causes. Hypothèse qui apparaissent opposées et antagonistes l'une à l'autre, à savoir si le monde a eu un commencement et s'il aura alors une fin ou bien, si doués par les dieux d'une existence éternelle, ils pourront prolonger leur course dans l'infini du temps et braver les forces puissantes de l'éternité. La vision épicurienne considère qu'il y a bien un début et une fin à notre monde, puisque celui-ci étant soumis à la loi des causes et des effets, et que nous l'avons dit précédemment, les dieux n'auraient (toujours selon la vision épicurienne) aucune interaction avec le monde des homes. [...]
[...] Lucrèce désirait, lui, répandre le savoir parmi les hommes, d'où la création de son œuvre, De Natura Rerum (De la Nature des Choses on trouve aussi parfois Des Choses de la Nature) . Principe reprit plusieurs siècles après, à la Renaissance, lorsque les penseurs vont vouloir s'inspirer des penseurs antiques et de leur héritage, afin de diffuser, eux aussi, la lumière parmi les hommes. C'est donc l'absence de savoir, l'ignorance des causes qui livre les hommes au doute et leur fait prendre leur parti de l'existence de dieux qui influencerait sur nos actions. [...]
[...] Or, Lucrèce renie cette définition et en propose une, quelque peu originale. Effectivement, après cette énumération de ce qui n'est pas pour Lucrèce la piété, il nous livre alors sa conception de ce terme. Il s'agit, pour lui, de pouvoir tout regarder d'un esprit que rien ne trouble Ce que l'auteur entend par là, c'est que l'esprit ne doit en rien être troublé, il doit être débarrassé de tous troubles, de toute peur, de toute angoisse. Se trouver, en somme, baigné d'une véritable paix intérieure, d'une douce sérénité. [...]
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