Commentaire philosophique d'un extrait de l'ouvrage de Lucrèce De la nature, sur le thème de la superstition (piété et angoisse).
[...] Le motif de l'angoisse Pourquoi cette angoisse ? Si des dieux répondent du cours des astres, ils répondent également des choses qui existent, au nombre desquelles nous sommes. Si les dieux sont à l'origine de notre être, sans doute attendent- ils de nous quelque chose, du moins devons-nous répondre devant eux de ce que nous faisons de nous-mêmes. Aussi l'angoisse tient-elle à ce que, découvrant éventuellement notre origine, nous découvririons également l'étendue de notre soumission et nos devoirs à l'égard de la" puissance infinie" des dieux. [...]
[...] La racine de la superstition est une agitation de l'esprit. Cette agitation, cette inquiétude, doit avoir une première cause, qu'il s'agit à présent de déceler L'inquiétude a pour cause la passion que suscite en nous l'éventualité d'une présence du divin. à 11) La passion d'angoisse La deuxième partie du texte indique une première cause de cette inquiétude; elle consiste dans une passion: l'angoisse. Il ne s'agit pas d'une simple peur mais d'une passion plus radicale, qui porte sur l'origine de notre être. [...]
[...] Mais la pratique de tel ou tel geste n'ayant en lui- même aucun sens n'implique pas, en sens inverse, le sentiment religieux. Pour reprendre l'exemple précédent, un non-croyant peut très bien ingérer l'hostie sans associer lui-même à ce geste une signification supérieure. Pour l'auteur, culte et croyance authentique ne s'impliquent pas mutuellement. La vraie piété La vraie piété se définissant par une sérénité de l'esprit, elle peut se passer de tous ces signes. Le sentiment religieux ne réside pas dans ses manifestations extérieures. Il se définit donc par opposition à elles. Or celles-ci se caractérisent par l'agitation. [...]
[...] Cette agitation physique est synonyme d'une agitation de l'esprit. La dernière forme de superstition nous le montre : ajouter des voeux aux voeux n'est certes pas une agitation corporelle. Mais si nous nous agitons ainsi fébrilement, c'est parce que nous voulons conjurer le sort que les dieux nous réservent, infléchir leurs volontés, modifier le rapport établi entre eux et nous. Nous cherchons par ces gestes à amadouer les dieux, et ce souhait est le motif, toujours renouvelé, du culte. Autrement dit, les rituels, les gestes, le culte ont pour origine le souci de nous concilier les dieux. [...]
[...] Lucrèce, De la Nature : piété, angoisse Commentaire de Philosophie portant sur un extrait de l'ouvrage rédigé par Lucrèce intitulé De la nature : piété, angoisse sur le thème de la superstition. Texte étudié La piété, ce n'est point se montrer à tout instant, couvert d'un voile et tourné vers une pierre, et s'approcher de tous les autels ; ce n'est point se pencher jusqu'à terre en se prosternant, et tenir la paume de ses mains ouvertes en face des sanctuaires divins ; ce n'est point inonder les autels du sang des animaux, ou lier sans cesse des vœux à d'autres voeux ; mais c'est plutôt pouvoir tout regarder d'un esprit que rien ne trouble. [...]
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