D'un côté on peut croire que ce sont les lois de l'Etat qui nous rendent justes, car en leur obéissant, nous renonçons à nos intérêts égoïstes qui menacent les droits d'autrui.
Cependant, il y a des lois injustes qui nous rendraient injustes si nous y adhérions. C'est donc que la justice peut reposer ou repose sur autre chose que les lois. Suffit-il alors d'obéir aux lois pour être juste ou faut-il autre chose?
Qu'est-ce qui nous rend juste? Est-ce le simple fait de suivre les lois imposées par l'Etat parce qu'on serait incapable, sinon, de se conduire soi-même avec justice? Ou bien la justice relève-t-elle d'une aptitude morale antérieure pouvant se passer de lois extérieures?
[...] Sinon, je reste étranger à ce à quoi j'obéis, j'obéis sans vouloir obéir, par intérêt ou par peur, et mon action reste injuste au fond. Conclusion Ainsi, il ne suffit pas d'obéir aux lois civiles seules pour être juste, ni à la loi morale seule. Il faut la complémentarité du droit et de la morale c'est-à-dire obéir aux deux formes de lois, mais plus encore il faut obéir par volonté d'être juste, en étant en accord avec ce à quoi on obéit. [...]
[...] Il ne quitta point sa ville natale. Né d'une famille modeste, il entra en 1732 au collège Frédéric, alors dirigé par un partisan de la secte piétiste qui prêchait la régénération intérieure par la médiation personnelle de l'Ecriture. A l'université, il reçut l'enseignement de Martin Knutzen, piétiste et disciple de Wolff. Il fut précepteur (1746-1755), puis, devenu docteur (1755), il est nommé professeur de logique et de métaphysique (1770). Sa vie fut consacrée à l'étude, à l'enseignement et à la malédiction. [...]
[...] D'où le rôle préventif et répressif des lois qui ordonnent à l'homme, par une contrainte extérieure, de ne pas menacer les droits d'autrui. La loi civile impose ainsi à tous les hommes en conduite rendant possible "l'harmonie des libertés" (Kant) et en premier lieu la sécurité. c. Suffisance de ces lois: Ces lois suffiraient puisqu'il n'y aurait aucun autre moyen pour rendre l'homme juste. Toute la justice viendrait donc des seules lois de l'Etat et leur obéir ferait de nous des hommes justes soucieux d'autrui. [...]
[...] On distingue deux grandes périodes dans le développement de la philosophie de Kant : 1. La période précritique (les écrits publiés avant 1770), où Kant s'efforce de résoudre des questions de physique et de philosophie (Réflexions sur la véritable nature des forces vives, 1746) ou de résoudre le problème de l'origine du monde (Histoire naturelle et théorie général du ciel, 1755). Les écrits de cette période sont plus lyriques que rigoureux La période critique (à partir de la Dissertation de 1770), qui représente la philosophie de Kant proprement dite. [...]
[...] Elles sont donc injustes. Et il y a des lois injustes, telles les lois racistes ou antisémites qui défendent les droits de certains au détriment de ceux des autres. c. Suffisance de la loi morale: En ce sens, il suffirait d'obéir à la loi morale pour être juste, car d'elle seule naîtrait toute la justice. C'est bien d'ailleurs notre sens moral qui nous fait juger de l'injustice éventuelle des lois. C'est donc bien lui qui serait le premier et qui fonderait aussi la possibilité même de faire des lois justes: il leur servirait de modèle. [...]
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