La justice peut être considérée comme l'ensemble des lois qui régissent la vie dans un Etat. Les institutions du pays en question se donnent ces lois pour se gouverner et ainsi créer une justice civile, définissant l'égalité des personnes. De ce point de vue, nous sommes totalement justes dans le sens civique du terme si nos actes sont légaux. Sous le régime de Vichy en 1940, un français dénonçant une famille juive à la milice commettait un acte horrible et certainement sans aucun respect de l'égalité entre les hommes. Cependant, cette personne était en l'occurrence dépendante d'un Etat xénophobe et antisémite (...)
[...] Il ne suffit alors plus pour être juste d'obéir à la loi mais bel et bien d'être en accord avec des valeurs qui nous paraissent universelles. Prenons le cas des posseiros en Amérique Latine : ces paysans sans terre vivant dans la précarité s'approprient, parfois par la force, des terres inexploitées de grands propriétaires de Latifundios, trouvant ainsi un moyen essentiel de cultiver et ainsi de survivre grâce à un faire-valoir direct. Cependant, les lois de ces pays interdisent évidemment ces pratiques, ces paysans se retrouvant dans l'illégalité. [...]
[...] Il existerait alors pour être juste que de suivre celle concordant dans un pays donné avec les lois et les coutumes de ce pays. Cependant, cette idée est difficile à concevoir. En effet, tant de concordance n'est pas si simple. Considérons les coutumes d'un pays. On peut supposer que celles-ci sont un respect des générations passées, des valeurs autrefois reconnues. Cependant, le monde évolue et les coutumes peuvent devenir hors la loi. Que faire alors ? Demandons-nous s'il faut suivre ces coutumes et ainsi perpétuer la tradition ou au contraire renier le passé et suivre la loi. [...]
[...] Cependant, ces deux façons possibles de considérer le fait d'être ou non juste sont sujettes aux contradictions. En effet, si l'on se réfère aux coutumes de son pays notamment, n'est-il pas possible en contrepartie que l'on soit dans l'illégalité la plus totale ? Peut-être, certainement même. Car enfin, si les lois vigueur interdisent une pratique coutumière il y a vingt ans et que certains trouvent juste de s'y référer, ils sont en accord avec leur morale donc justes mais dans l'illégalité donc juridiquement injustes. [...]
[...] Dans ce cas, nous pouvons dire qu'il suffit pour être juste d'obéir aux lois et aux coutumes de son pays. Malheureusement, nous avons prouvé que cette situation n'était pas l'unique concevable. En effet, les coutumes peuvent être hors la loi. Un individu considéré devient alors juste à cinquante pourcent si ses actes s'accordent à l'une seule des deux justices. Nous avons aussi vu qu'il fallait pour répondre à la question initiale préciser la fonction du pays : à savoir un pays d'accueil impliquant de nouvelles mœurs et de nouvelles lois ou au contraire un pays dont les lois s'opposent aux coutumes qui y sont présentes. [...]
[...] Suffit-il pour être juste d'obéir aux lois et coutumes de son pays ? Mais avant tout, que peut bien signifier cette notion de justice ? Entendons ici tout ce qui a trait à la loi ? Si tel est le cas, être juste signifierait être dans la légalité. Cela ne suppose donc pas une infinité de façon d'être juste : une personne donnée dans un état donné l'est forcément dès l'instant qu'elle ne commet pas d'infraction à la loi. Nous traiterons de cet aspect dans le premier moment de notre réflexion. [...]
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