Toute transgression de la loi entraîne systématiquement la réprobation de la plupart des citoyens, l'action de la police qui arrête les coupables et de la justice qui les juge et les sanctionne. Toute société suppose un ordre dont le cadre est posé par les lois et dont la permanence est assurée par une force qui contraint chacun au respect de ces lois (...)
[...] Par extension la notion a pris le sens, dans le champ scientifique, d'un rapport réglé entre les phénomènes d'un même ordre de réalité. Elles seraient la traduction mathématique de lois de la nature. De telles lois excluent par définition le problème de l'obéissance car étant nécessaires on ne peut pas y désobéir. Ainsi, en tant que l'homme est une partie de la nature il est nécessairement soumis à de telles lois. Comme toutes choses physiques il est nécessairement soumis à la pesanteur et tombe quand rien ne le soutien. [...]
[...] Le légal est en même temps le juste, il faut obéir à la loi parce que c'est la loi. Néanmoins la réalité des faits remet en question cette déduction. En effet guerres et révolutions sont des destructions d'un ordre ancien pour instaurer un nouvel ordre. Toutefois on ne sort pas ici du cadre posé par Hobbes. En effet si le souverain ne réussit pas à maintenir l'ordre, ce pour quoi les hommes se sont dessaisis de leur droit naturel à son profit alors il perd par là même sa légitimité et il est dès lors naturel, dans l'ordre des choses, qu'il soit renversé pour qu'un autre ordre s'installe. [...]
[...] Dans cette perspective la loi implique nécessairement l'obéissance. Ne pas s'y soumettre annulerait de fait la loi et par là l'ordre indispensable qui seul peut garantir la coexistence des individus. Cependant une pure obéissance aux lois et donc à l'ordre établi ramènerait la vie en société aux conditions d'une vie naturelle où les lois immuables garantissent la permanence dans la répétition du même. Or, de fait les hommes contrairement aux animaux sont pris dans le mouvement d'une histoire qui implique l'apparition de la nouveauté. [...]
[...] De par sa condition l'homme ne peut pas vivre comme l'animal, immergé dans la nature mais il ne peut devenir humain qu'à l'abri d'im monde humain dans le milieu d'une langue et de règles. Si le contenu des règles change d'une société à l'autre ce qui ne change pas c'est la nécessité de règles. Ainsi il n'y aurait pas pour l'humanité, un passage progressif de la nature à la culture mais une rupture instaurée par l'interdit. Devenir humain serait ainsi intégrer l'ordre de la loi c'est-à-dire de l'interdit. [...]
[...] En effet les deux exemples que nous avons développés dans la deuxième partie porter avec eux leurs contradictions. La révolution marque bien un progrès dans la mesure où elle rend effective la reconnaissance de tout homme comme tel et du respect auquel chacun à droit du fait de cette commune appartenance à une humanité une. Néanmoins la révolution comme mise en suspens de la loi ouvre sur un temps de destruction et de violence qui tend à gangrener la société, présentant cet El al de nature décrit par Hobbes, où la crainte et la terreur deviennent une dimension permanente de l'existence. [...]
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