[...] Pourquoi la plupart des gens considèrent-ils que la loi est injuste ? Ces derniers, la plupart du temps, ne se reconnaissent pas dans ce que dit la loi. Ils ne voient pas l'intérêt, pour eux, de ce qu'elle prescrit. Elle irait même contre leur intérêt particulier. Il en est ainsi du fumeur qui se trouve contraint de s'isoler des autres, parfois dans le froid, pour pouvoir fumer sa cigarette ou encore de la mère de famille contrainte de quitter l'appartement qu'elle occupait avec ses enfants parce qu'elle ne peut plus payer le loyer tout en sachant que le propriétaire va laisser les lieux inoccupés. Tous ces gens se voient alors comme les victimes d'interdictions qu'ils n'ont pas choisies, imposées de l'extérieur par d'autres hommes qui n'agiraient, eux-mêmes, que dans leur propre intérêt.
De fait, la loi est faite par d'autres hommes qui n'ont pas toujours été élus démocratiquement, et dont on a l'impression qu'ils utilisent le pouvoir à des fins trop personnelles. Ils l'utilisent parfois pour servir directement leurs intérêts égoïstes, comme Henri VIII, au XVIème siècle, qui inventa une nouvelle religion et l'imposa à son peuple afin de pouvoir répudier sa femme. Il se libérait alors du catholicisme qui lui interdisait cet acte. Les législateurs semblent aussi parfois agir au nom d'intérêts électoraux : afin de ne pas fâcher ceux qui pourraient soutenir financièrement leur campagne ou ceux qui, nombreux, pourraient apporter des voix. Ils prennent alors des mesures qui favorisent ces personnes et seraient injustes pour les autres.
D'autres griefs sont adressés à la loi. On lui reproche d'être trop générale. Elle ne tiendrait pas suffisamment compte des cas particuliers comme pour cet homme qui doit payer l'impôt sur la fortune parce qu'il a hérité d'un bien dont la valeur marchande est telle qu'elle le place au rang de ceux susceptibles de payer cet impôt (...)
[...] Toutes ces exigences ne sont-elles pas excessives ? Il ne faut pas trop en demander à la loi ni lui demander n'importe quoi. En effet, aucune loi ne peut satisfaire tous les hommes surtout si chacun prend pour critère du juste et de l'injuste son sentiment c'est-à- dire ce qui lui est agréable ou désagréable. Ce sentiment est trop variable dans le temps et dans l'espace. Un même individu ne juge pas toujours agréable ou désagréable les mêmes choses. Ainsi, l'homme infidèle jugera l'infidélité comme quelque chose de tout à fait acceptable tant que sa femme restera, elle, fidèle. [...]
[...] Cette dernière n'aspire-t-elle pas à être plus juste ? Pourquoi la plupart des gens considèrent-ils que la loi est injuste ? Ces derniers, la plupart du temps, ne se reconnaissent pas dans ce que dit la loi. Ils ne voient pas l'intérêt, pour eux, de ce qu'elle prescrit. Elle irait même contre leur intérêt particulier. Il en est ainsi du fumeur qui se trouve contraint de s'isoler des autres, parfois dans le froid, pour pouvoir fumer sa cigarette ou encore de la mère de famille contrainte de quitter l'appartement qu'elle occupait avec ses enfants parce qu'elle ne peut plus payer le loyer tout en sachant que le propriétaire va laisser les lieux inoccupés. [...]
[...] Que deviendrait la loi si on laissait le sentiment du juste l'emporter ? Ce serait le chaos or la loi doit pouvoir organiser durablement les rapports entre les individus. Elle ne peut changer comme le ferait une girouette sous les caprices du vent. On reproche aussi à la loi de ne servir que les intérêts de quelques uns. Or, il faut remarquer qu'une telle loi est, par définition, une mauvaise loi car elle conduirait à une instabilité comparable à celle que l'on obtiendrait si chacun décidait d'elle. [...]
[...] Peut-on réellement lui en faire le reproche ? En effet, il ne faut pas oublier que la loi s'applique toujours dans une société particulière car tous les hommes n'ont pas choisi d'être des citoyens du monde, de ne former qu'une seule patrie. Ils sont français, égyptiens, russes, chinois, américains, etc. Ils vivent en des temps différents. Or, dans tous ces temps et dans tous ces lieux, les choses ne sont pas fixées une fois pour toutes. Les sociétés humaines évoluent. [...]
[...] On entend souvent les gens se plaindre des lois de leur pays. Ils les jugent injustes. Mais que faut-il penser de cette opinion ? La loi ne devrait-elle pas dire ce qui est juste ? La loi est-elle juste ? Ce qui est prescrit par une autorité souveraine doit-il être conforme à une idée du bien ? Ce qui est légal est-il pour autant légitime ? La loi doit-elle réaliser notre idéal de justice ? Pourquoi la plupart des gens considèrent-ils que la loi est injuste ? [...]
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