Dissertation de Philosophie niveau Lycée : "Peut-il y avoir des lois de l'Histoire ?"
[...] C'est donc une loi de nature qui fonde l'histoire. C. La puissance de l'histoire Mais on pourrait aussi raisonner à l'inverse : non pas faire découler les lois de l'histoire des lois de la nature, mais estimer que les lois de la nature sont elles-mêmes soumises aux lois de l'histoire. Au lieu de dire par exemple, que les mêmes causes donnent toujours les mêmes effets : l'orgueil, l'ambition donnent des guerres, la nature de l'homme imprime sa marque à l'histoire. [...]
[...] À charge ensuite de déterminer s'il s'agit de lois à part entière. I. L'histoire est faite d'événements A. Le singulier et le général Pour établir la présence de lois, il faut repérer des constantes générales de causalité ou de cycle derrière des événements a priori dissemblables. La loi de la chute des corps montre la même force et les mêmes paramètres pour tous les types de chutes. En histoire, c'est l'inverse : la chute du Mur de Berlin, ou la chute de l'Empire romain sont des événements bien singuliers qu'aucune loi ne peut rassembler. [...]
[...] Les scientifiques traitent de la nature et de la matière, réductibles à des lois ; les historiens de l'action collective humaine, dont les effets sont radicalement contingents, non seulement à cause de la liberté, mais aussi de la complexité des conséquences et croisements de chaque événement. Il y a donc et liberté et hasard, c'est-à-dire deux opposés à la notion de loi. Pourtant l'histoire existe bien comme science, il y a donc une suite ordonnée de faits susceptible d'être expliquée. [...]
[...] Les effets de la loi historique A. Le désastre du totalitarisme C'est le propre des régimes totalitaires au XXe siècle d'avoir voulu réaliser les lois de l'histoire et faire advenir plus vite et plus efficacement ce vers quoi l'histoire humaine était censée nous mener. Arendt fait ainsi cette synthèse entre les idéologies nazies et staliniennes. Hitler s'est considéré comme l'exécuteur zélé d'une loi implacable de sélection des races. Staline a voulu amener plus vite la société sans classe et l'industrialisation massive. [...]
[...] On a tendance à penser : les gens de l'époque auraient dû voir que cela allait se finir ainsi : il y avait tant de signes avant-coureurs ; mais Bergson dénonce cette illusion dans La Pensée et le Mouvant : c'est toujours facile, une fois le résultat connu, de se dire qu'il était prévisible. À l'inverse, c'est le propre d'un événement de se produire d'une façon telle qu'il ne pouvait se déduire rigoureusement de ce qui l'a déclenché. Qui avait prévu le 11 septembre ? Sinon cela n'aurait justement pas été un événement, mais une simple conséquence prévisible. L'événement est nouveau, créatif par rapport à ce qui précède. [...]
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