Dans son Essai sur l'entendement humain, Livre II, chapitre 27, Locke traite de l'unité de la personne. Ayant préalablement défini dans le chapitre 9 que la personne est "un être pensant et intelligent, doué de raison et de réflexion, et qui peut se considérer soi-même comme soi-même, une même chose pensante en différents temps et lieux", il cherche à savoir ce qui établit l'unité d'une même personne, ce qui fait qu'elle se sent être elle-même. Lorsque l'on parle de l'identité d'un homme, il s'agit donc de savoir si cet homme est identique à lui-même, s'il est le même que lui-même (c'est le principe d'identité) : une chose ne peut dans le même temps être à la fois elle-même et une autre. Qu'est-ce qui constitue une personne et la rend unique, au-delà de son unité biologique ? Est-ce une unique substance nous constituant, telle que l'âme, qui pousserait l'homme à se sentir comme étant "soi-même"? (...)
[...] Locke expose donc dans la première partie du paragraphe que la seule substance immatérielle, telle que l'âme, ne peut suffire à expliquer l'identité de l'homme et que c'est la conscience qui permet la continuité des pensées de la personne. C'est la conscience qui fait qu'un homme se sent être le même soi tout au long de sa vie. Mais comment Locke définit-il cette conscience au-delà de son pouvoir d'assemblage des pensées ? Cette conscience accorde-t-elle une aussi grande importance au passé qu'au présent ? [...]
[...] Elle est peut être matérielle, peut être immatérielle, peut être les deux. Il y a un indéterminisme de la matière par Locke. Alors peut-être peut-on penser que son rejet radical de la détermination de l'identité personnelle comme étant l'existence d'une seule et unique substance relève de cette incertitude concernant la nature même de cette substance ? Peut-être que la substance qu'il réfute comme étant la seule origine de l'identité de l'homme est d'un état indéterminé qui bloque son explication ? [...]
[...] Dans un premier temps, Locke considère comme évident qu'une seule et même substance immatérielle, telle que l'âme, ne suffit pas pour expliquer l'unicité de la personne. Il faut savoir que l'âme est l'organe de la pensée de l'homme, qui lui permet de ressentir des émotions. C'est l'esprit qui anime le corps au point de lui donner le pouvoir d'exprimer la pensée, les sentiments, etc. C'est sur elle que, dans la religion, se fonde la croyance en l'immortalité. Or Locke remet en cause l'unité de cette âme ou de cette substance pour expliquer ce qui rend un homme unique, tout au long de son existence. [...]
[...] Explication de texte Essai sur l'entendement humain, Locke Dans son Essai sur l'entendement humain, livre II, chapitre 27, Locke traite de l'unité de la personne. Ayant préalablement défini dans le chapitre 9 que la personne est un être pensant et intelligent, doué de raison et de réflexion, et qui peut se considérer soi-même comme soi-même, une même chose pensante en différents temps et lieux il cherche à savoir ce qui établit l'unité d'une même personne, ce qui fait qu'elle se sent être elle-même. [...]
[...] C'est cette continuité de la pensée qui rend un homme unique et le fait se sentir être le même lui Ce serait, selon lui, la conscience qui permettrait de réunir au sein d'un même homme tout son vécu (ses actions constituant son existence), aussi bien dans le passé lointain que dans le présent. La conscience assurerait la continuité que l'âme ne peut assurer. La conscience permet donc de donner une histoire continue à l'homme, à partir des pensées ponctuelles qu'il a eu à chaque instant de sa vie. [...]
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