Hernani, romantisme, Shakespeare, Delacroix, beauté, normes, néo-classicisme, Roméo et Juliette devant le tombeau des Capulet
Au regard de l'histoire de l'Art, le XIXe siècle est une période effervescente durant laquelle émergent deux revendications opposées: l'académisme et le romantisme. Ce que l'on désigne par académisme est autant la tradition des salons, la recherche de la reconnaissance par les académies, que le désir constant de se conformer aux conventions. Ingres illustre parfaitement cela, à l'opposé d'Eugène Delacroix. « Constitué chef de l'école moderne » comme l'atteste Baudelaire, Delacroix est un audacieux défenseur de la modernité et de l'affranchissement des règles.
[...] Complexe p 62. Claude MILLET. L'esthétique romantique, une anthologie, Paris, Pocket p 218. Charles BAUDELAIRE, Salon de 1846, in Pour Delacroix, Préface de René Huyghe de l'Académie française, Paris, Ed. Complexe Eugène DELACROIX, Salon de 1822. Théophile GAUTIER. Histoire du Romantisme, Salon de 1840, Paris, Bureaux de l'Administration du Bien Public Théophile GAUTIER. Histoire du Romantisme, Paris, Bureaux de l'Administration du Bien Public Eugène DELACROIX. Questions sur le Beau, in La Revue des deux mondes. Juillet 1854. [...]
[...] C'est en effet dans l'expression du sentiment que Delacroix se situe, et en particulier ici du sentiment amoureux et douloureux. Les courbes, le drapé, ainsi que le jeu de lumière (davantage que le jeu de couleurs), traduisent la tourmente passionnelle, tandis que l'inclinaison de Juliette et son épanchement dans les bras de Roméo disent l'affliction. Dans le Salon de 1846, Baudelaire affirme même que Le Romantisme n'est précisément ni dans le choix des sujets ni dans la vérité exacte, mais dans la manière de sentir. [...]
[...] Cette douleur naît de la relation entre Juliette et Roméo , du rapport entre anéantissement et tension, entre clair et obscur. Alors que Roméo est toute retenue, raidi, figé verticalement, dans un habit noir, Juliette est, elle, tout déploiement. Sa chevelure détachée, son vêtement qui choit, sa position inclinée, donnent au personnage de Juliette de l'amplitude: et l'on y voit l'offrande d'un corps que seul l'amour, rendu impossible dans la vie, justifie. Ce qui caractérise ici Delacroix est qu'il renvoie par sa peinture à une situation qui évoque quelque chose au destinataire de l'œuvre. [...]
[...] Histoire du Romantisme, Paris, Bureaux de l'Administration du Bien Public GURY, Jacques . Romantisme, Berlioz et Shakespeare jusqu'à Roméo et Juliette 12. LATOUCHE, Henri . De la camaraderie littéraire in Revue de Paris VII, Paris SHAKESPEARE, William. Roméo et Juliette, Paris, Pocket STAEL-HOLSTEIN, Germaine , De la littérature considérée dans ses apports avec l'institution sociale, Paris, Maradan MILLET, Claude. L'esthétique romantique, une anthologie, Paris, Pocket Au regard de l'histoire de l'Art, le XIXe siècle est une période effervescente durant laquelle émergent deux revendications opposées: l'Académisme et le Romantisme. [...]
[...] Chère Juliette,/ Pourquoi es-tu si belle encore ? Delacroix rend compte de l'union continuelle de la mort et de l'amour, la stupéfaction qui se lit sur les traits de Roméo est aussi celle de l'amant qui découvre un rival : Dois-je croire/ Que le spectre de la Mort est amoureux/ Et que l'affreux monstre décharné te garde/ Ici dans les ténèbres pour te posséder! La lutte de Roméo, que Shakespeare résume en ces termes: ( . C'est ici/ Que je veux fixer mon éternelle demeure/ Et soustraire au joug des étoiles ennemies/ Cette chair lasse du monde est traduite par le mouvement de Roméo et la volonté d'échapper au destin, comme semble l'implorer le personnage en prière, qui est en retrait à gauche. [...]
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