Qui n'a jamais entendu dire "L'argent n'a pas d'odeur"? L'argent serait une représentation abstraite, insensible de nos possessions passant de mains en banques sans garder de marques de son précédent possesseur. Cependant, Nicolas JOURNET s'interroge sur la possibilité que l'argent ait "une odeur qui le poursuit." Il semblerait ainsi que l'argent puisse être caractérisé par autre chose que sa nature propre séparé en diverses sommes aux desseins choisis.
Cet argent inodore, invisible, insaisissable pourrait être affecté de traits sujets à nos sens, à notre raison. Ainsi l'apparente neutralité de l'argent est-elle véritable ou dissimulatrice? Nous verrons tout d'abord que cette absence de caractère est la première caractéristique de l'argent. Nous poursuivrons par les diverses caractéristiques que l'on peut attacher à l'argent, entachant son objectivité. Enfin, nous aborderons la multiplicité de paradoxes qu'abrite l'argent (..)
[...] Qui n'a jamais entendu dire "L'argent n'a pas d'odeur"? L'argent serait une représentation abstraite, insensible de nos possessions passant de mains en banques sans garder de marques de son précédent possesseur. Cependant, Nicolas JOURNET s'interroge sur la possibilité que l'argent ait "une odeur qui le poursuit." Il semblerait ainsi que l'argent puisse être caractérisé par autre chose que sa nature propre séparé en diverses sommes aux desseins choisis. Cet argent inodore, invisible, insaisissable pourrait être affecté de traits sujets à nos sens, à notre raison. [...]
[...] L'argent est surtout un paradoxe, bourreau et libérateur, travail et chance, amour heureux et vice. Par essence même, l'argent est neutre mais cela n'empêche pas les hommes de lui donner tel ou tel caractère. L'argent pourrait avoir une odeur mais seulement si l'homme qui le tient y est sensible. Comme Simmel le prédisait, l'argent est un moyen mais aussi source de vice. [...]
[...] Ainsi selon son usage, son origine ou bien plus simplement son possesseur , l'argent n'a pas la même "valeur", il se pare de subjectivité. Sa neutralité est donc sujette à de nombreuses variations. Pour que cette neutralité soit si malmenée, il faudrait surtout qu'elle existe. Il est très difficile de définir l'argent: est-il neutre ou au contraire a-t-il cette "odeur qui le poursuit?" L'argent est avant tout un lieu de paradoxe. L'argent, s'il a d'abord été monnaie, s'est peu à peu éloigné de sa valeur matérielle pour gagner en abstraction. L'argent est une abstraction. [...]
[...] L'argent est à mi-chemin entre l'abstraction totale (les comptes bancaires) et la réalité matérielle (les billets que l'on peut en retirer). Et comme toute abstraction, elle est chargée de significations, d'attraits, de promesses. A l'image de Dieu auquel il semble s'opposer selon Simmel, l'argent n'est pas qu'une image mais l'objet de croyance et de confiance. Comment alors affirmer que l'argent est neutre? Selon Tolstoï, l'argent serait l'image du nouvel esclavage moderne. Pour d'autres, il serait libérateur. Serait-ce la cause de cette "odeur qui le poursuit"? Dans son ouvrage, Simmel décrit les peuples entièrement tournés vers l'argent (étrangers et juifs surtout). [...]
[...] L'argent n'est donc qu'un passage, "un moyen s'élevant au dessus de toute fin spécifique." Cet argent là est neutre, il ne permet que de se rapprocher d'un but dont il ne fait pas partie. Ainsi l'argent est un outil, "l'outil le plus pur" selon Simmel car son potentiel d'utilisation est infini. C'est grâce à sa neutralité que ce potentiel est aussi large. Comment l'argent pourrait-il servir dans tous les domaines et dans tous les pays, pour tous les usages s'il était porteur d'une signification propre à chacun? Dans Zola, Saccard, personnage principal de l'Argent, comprend toutes ces possibillités offertes par l'argent. [...]
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