Les questions linguistiques soulèvent quasiment toujours les passions : la langue est un élément concret, et fortement symbolique à la fois, de l'individu et du groupe. Traiter le sujet suppose de prendre du recul, tant les préjugés tenaces et le militantisme brouillent la réflexion. La liste - non exhaustive - des problématiques linguistiques, qui chacune mériterait un développement, est longue : le rêve séculaire d'une langue universelle ; le lien étroit entre la langue ou quelques langues et la constitution des États-nations ; l'instrumentalisation des langues dans les stratégies de conquête, de colonisation, de revendications de territoire (...)
[...] PROBLÉMATIQUES LINGUISTIQUES : LES LANGUES DE France Les questions linguistiques soulèvent quasiment toujours les passions : la langue est un élément concret, et fortement symbolique à la fois, de l'individu et du groupe. Traiter le sujet suppose de prendre du recul, tant les préjugés tenaces et le militantisme brouillent la réflexion. La liste– non exhaustive des problématiques linguistiques, qui chacune mériterait un développement, est longue : le rêve séculaire d'une langue universelle ; le lien étroit entre la langue ou quelques langues et la constitution des États-nations ; l'instrumentalisation des langues dans les stratégies de conquête, de colonisation, de revendications de territoire ; la multiplicité des langues comme obstacle à la liberté de marché et à la recherche du profit ; inversement, l'emploi de la langue du consommateur et du travailleur comme garantie de ses droits ; le rôle des langues officielles et de travail dans les organisations internationales ; la prééminence de l'anglais comme langue des finances, de l'économie et du tourisme ; les regroupements autour de la francophonie, de la lusophonie La présente fiche propose de vous donner des éléments sur les langues régionales françaises, qui d'ailleurs ont changé de nom récemment, pour s'appeler langues de France Comme beaucoup d'autres pays, la France a mis en place une structure administrative chargée des questions linguistiques. [...]
[...] D'autres langues, kanak ou amérindiennes par exemple, ne peuvent bénéficier de ces mesures en raison du trop faible nombre de locuteurs, ou de l'absence d'outils linguistiques et pédagogiques (dictionnaires, grammaires) collégiens de l'enseignement public et privé sous contrat, toutes formes d'enseignement confondues, ont suivi au cours de l'année scolaire 2001-2002 un enseignement de langue et de culture régionales dont : en basque en breton en catalan en corse en créole en gallo en occitan-langue d'oc en langues régionales d'Alsace en langues régionales des pays mosellans en tahitien en langues mélanésiennes (extrait de l'enquête 2003 conduite par la Desco et portant sur l'année scolaire 2001-2002) Mais le Conseil d'État a jugé illégale l'intégration des écoles Diwan dans l'enseignement public en 2002 et a annulé les circulaires de la même année qui l'avait prévue Les médias publics ont, dans leur cahier des charges, une obligation de rendre compte de la diversité culturelle et linguistique française. France RFO ont des émissions dans les langues de France. D'autres dispositions du droit français donnent une place aux langues régionales, ou n'interdisent pas leur usage, y compris dans la sphère publique, mais à certaines conditions : il n'existe jamais d'obligation de les employer. La réglementation du Centre national de la cinématographie, celle du Centre national du livre, les quotas de chansons des radios protègent les langues de France autant que le français. [...]
[...] Lorsque 1 François Ier, en 1539, demande, par l'édit de Villers-Cotterêts, que la langue françoise maternelle soit employée pour les actes juridiques, il vise en fait le latin. Le XVIe siècle, partout en Europe, est l'époque de la Renaissance : retour au latin des textes classiques, mais aussi promotion des langues vernaculaires (la Bible est traduite par les réformés dans la langue du peuple). La montée en puissance de la monarchie française fit du français la langue des élites de toute l'Europe. Il détrôna le latin comme langue universelle et l'italien comme langue de culture. Les révolutionnaires ne remirent pas en cause cette suprématie. [...]
[...] Enfin, il n'est pas toujours aisé de déterminer si une langue est un dialecte du français, ou s'en est suffisamment séparée pour conquérir une autonomie Le rapport du linguiste Cerquiglini en 1999, rédigé sur la demande du Premier ministre dans la perspective, justement, de la signature de la charte, retient 75 langues de France, dont plus de 50 outre-mer : langues de l'hexagone : dialecte allemand d'Alsace et de Lorraine, basque, breton, catalan, corse, flamand occidental, occitan (qui se décompose en gascon, languedocien, provençal, auvergnat-limousin, alpin-dauphinois), langues d'oïl (franc-comtois, wallon, picard, normand, gallo, poitevin-saintongeais, bourguignon-morvandiau, lorrain), berbère, arabe dialectal, yiddish, romani chib, arménien occidental ; langues d'outre-mer : créoles à base lexicale française (Martinique, Guadeloupe, Guyane, Réunion ; créoles bushinenge à base lexicale anglo-portugaise de Guyane ; langues amérindiennes de Guyane ; hmong de Guyane ; 28 langues kanak de Nouvelle -Calédonie ; 7 langues polynésiennes ; 2 langues pour les îles Wallis-et Futuna ; 2 langues mahoraises. On notera que le rapport retient des langues d'oïl : il leur reconnaît donc un caractère différent de celui de simple dialecte du français. D'autre part, il donne un statut particulier au berbère, à l'arabe dialectal et au hmong pas à d'autres langues des anciennes colonies ou de l'immigration politique. [...]
[...] Suivant son article les langues régionales ou minoritaires sont : pratiquées traditionnellement sur un territoire d'un État par les ressortissants de cet État qui constituent un groupe numériquement inférieur au reste de la population de l'État, et différentes de la (des) langue(s) officielle(s) de cet État La définition exclut donc tant les dialectes de la (des) langue(s) officielle(s) que les langues de l'immigration récente, dont le Conseil de l'Europe observe dans le rapport explicatif de la Charte qu'elles sont souvent non européennes et qu'il s'agit de flux migratoires à motivation souvent économique L'adjectif régionales le nom territoire ne se réfèrent à rien de précis. Ce peut être plus petit, ou plus grand, que les régions administratives, ou en recouper plusieurs. Cette définition laisse pendantes plusieurs questions : tout d'abord, faut-il absolument retenir le rattachement à un territoire d'un État ? Le cadre du territoire, de la région est désormais obsolète, pour deux raisons : une langue n'est pas attachée qu'à un territoire : elle est dans les cerveaux. [...]
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