« Cet homme rare, l'honneur de son siècle » . Ce furent les mots employés par Rousseau pour qualifier l'abbé de Saint-Pierre alors que la plupart de ses contemporains le considéraient comme un rêveur, un utopiste, notamment à cause de son idée de paix perpétuelle. Né en Normandie en 1658, ce dernier possède une prédilection certaine pour les connaissances morales, ce qui se ressentira tout au long de son œuvre. En 1695, il est élu à l'Académie Française. Avant la rédaction de ce qui reste son plus fameux ouvrage, intitulé Projet pour rendre la paix perpétuelle en Europe (1713), l'abbé réfléchit déjà à cette idée de paix perpétuelle à travers diverses œuvres en plus de sa contribution à plusieurs négociations importantes dont le congrès d'Utrecht de 1712. On peut donc constater qu'il écrit son livre en bonne connaissance du contexte international du début du XVIIIème siècle.
Comme l'annonce l'intitulé de son projet, l'abbé a pour objectif d'instaurer une paix qui serait perpétuelle en Europe. Celle-ci se concrétiserait par l'établissement de quelques articles imposés aux États ainsi qu'aux souverains. Cette paix semble alors répondre aux souhaits des peuples européens très éprouvés par les guerres de Trente ans et celle de succession d'Espagne, même si le terme perpétuel, autrement dit permanent, donne un caractère chimérique à la chose. Il nous appartient dès lors de nous questionner à propos des limites de ce projet proposé par l'abbé de Saint-Pierre afin que la paix soit perpétuelle en Europe.
Afin d'apporter une réponse circonscrite à cette question, nous essaierons tout d'abord dans un premier point d'analyser les soubassements du projet. Ensuite nous examinerons dans un second temps les points faibles de cette paix perpétuelle voulue par l'abbé. Enfin, dans une troisième et dernière partie, il s'agira de voir comment ce concept de paix perpétuelle créé par l'abbé de Saint-Pierre a pu subsister jusqu'à nos jours.
[...] FERRARI, L'année 1796: sur la paix perpétuelle: de Leibniz aux héritiers de Kant, Paris, J.Vrin 214p. _ Abbé de SAINT-PIERRE, Projet pour rendre la paix perpétuelle en Europe, Paris, Fayard 721p. _ E. KANT, J. LEFEBVRE, Pour la paix perpétuelle, Lyon Presse universitaire 188p, p113 à 118 Bibliographie pour les organisations internationales : _ http://ecorev.org/article.php3?id_article=139 __Manuel DIEZ DE VELASCO VALLEJO, les Organisations internationales, Economica 920p Cité dans Dictionnaire des Littératures de langue française, Paris, Bordas section auteurs S-Z p2245 On peut citer à cet égard Mémoire sur la répartition des chemins (1708), Mémoire pour rendre la paix perpétuelle en Europe (1712). [...]
[...] _Sécurité pour tous, par tous, contre tous. Il le sera d'ailleurs jusqu'à la Révolution Française de 1789. F. RAMEL, op. Cit p219 [15]. Ibid. p239 Ibid. p242 à 243 Ibid. [...]
[...] Limites conceptuelles du projet de paix perpétuelle Certes on peut observer que le projet de paix perpétuelle de l'abbé de Saint-Pierre est le fruit d'une intense réflexion et d'un esprit assez cartésien puisque la fin de son ouvrage est consacrée aux objections dont il peut faire l'objet. Mais il comprend des limites. Aussi nous allons tenter de comprendre pourquoi ce projet fut considéré comme chimérique en son temps. Puis nous nous livrons à une analyse du contexte dans lequel vivait l'abbé afin de saisir d'autres limites Un projet utopique Le projet de paix perpétuelle fut jugé à son époque comme chimérique et non viable, même si des avis un peu plus nuancé furent rendu par certains auteurs, notamment par Leibniz avec qui l'abbé avait entretenu une correspondance ainsi que Rousseau dans son Jugement sur le Projet de paix perpétuelle de l'abbé de Saint-Pierre. [...]
[...] L'auteur de la paix perpétuelle recherche dès lors à travers son projet, à soumettre un contrat social entre les Etats en leur apportant un véritable encadrement dans leurs relations et leurs traités, en particulier par la Diète. F. RAMEL, op. cit. p214 F. RAMEL, op. cit. p213 Il est possible de synthétiser le système westphalien des Etats par deux principes fondamentaux : _ Principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats. [...]
[...] Ensuite nous examinerons dans un second temps les points faibles de cette paix perpétuelle voulue par l'abbé. Enfin, dans une troisième et dernière partie, il s'agira de voir comment ce concept de paix perpétuelle créé par l'abbé de Saint-Pierre a pu subsister jusqu'à nos jours. Présentation du projet de paix perpétuelle Avant tout, il faut rappeler que le projet de paix perpétuelle de l'abbé de Saint-Pierre est un dessein qu'il va mettre en exergue tout au long de sa vie et que préalablement à toute critique, il est nécessaire d'en apporter une observation attentive à propos des piliers constitutifs ainsi que des différents enjeux que comporte le projet Les fondements Il existe plusieurs bases fondamentales au dessein de l'abbé. [...]
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