Aristote définit l'homme comme un « animal qui, par nature, vit en société ». Mais il convient d'ajouter que l'homme est le seul animal susceptible d'avoir une religion. La religion, étymologiquement, est le lien qui unit l'homme à un plus haut et plus puissant que lui. Sous cet aspect, la religion semble s'opposer à la société qui est le lien des hommes entre eux. L'homme est un animal à la fois social et religieux et à ce titre il appartient à deux systèmes de relation dont on verra qu'ils ne s'accordent pas nécessairement. L'histoire nous offre le spectacle de beaucoup d'événements qui illustrent la violence des conflits opposant l'autorité politique et l'autorité sacerdotale [de sacerdoce : du prêtre].
[...] Il a en lui-même un contenu spirituel, et prend une valeur presque morale. Il est l'Esprit, le Concept étant là et posant de lui-même ses déterminations dans l'histoire. Il est la Raison universelle se déployant dans l'histoire [Esprit ( Concept ( Raison universelle]. Il est la forme la plus haute de la réalité spirituelle. Pour Hegel, l'Etat est la Raison et la moralité se rendant présentes à elles-mêmes en devenant conscientes d'elles-mêmes. b. La double nécessité de l'Eglise et de l'Etat Or à côté de lui se dresse une institution dont la fin est exclusivement spirituelle : l'Eglise. [...]
[...] Aucun homme ne peut développer toutes ses facultés ; mais, dans une société, toutes les facultés humaines sont réalisées. C'est alors dans la vie sociale que se révèle la divinité de l'homme. C'est dans le lien social qu'il faut chercher le lien religieux. Si la société a pour fin la réalisation intégrale de l'essence humaine, alors le lien social est au fond de lui-même religieux, puisque sa finalité est de réaliser tout ce qu'il y a de possibilité divine en l'homme. [...]
[...] Le lien social doit être renforcé par un lien de nature religieux Est-ce à dire alors que la libre volonté suffit à fonder le lien social ? Rousseau fait naître la société, le lien social, d'un contrat que passent entre eux les hommes, lesquels sont désireux d'associer leurs forces pour sortir de l'état d'insécurité, de l'état de guerre, du second état de nature (celui-ci est contemporain de la propriété) [qui est une conséquence du travail de la terre ; l'inégalité va alors se déployer. [...]
[...] Un Etat et des Eglises Cette description de rapports entre l'Eglise et l'Etat reste toutefois bien abstraite. Car, s'il y a bien un Etat, il y a des Eglises ; par exemple, dans l'Allemagne de son temps, Hegel voit s'opposer l'Eglise catholique et l'Eglise luthérienne, sans compter diverses sectes protestantes de moindre influence. Or, Hegel, au lieu de s'indigner de ces divisions, les considère comme nécessaires et même comme profitables. En effet, pour Hegel, ces divisions permettent à l'Etat de conserver sa prédominance ( Principes de la philosophie du droit Seul, pour lui, l'Etat incarne la véritable universalité spirituelle. [...]
[...] Il est devenu Dieu. d. L'homme collectif On pourrait alors penser qu'ainsi est détruit tout lien religieux. Or nous voulons montrer qu'en réalité il n'en est rien. Dans L'essence du christianisme, Feuerbach dit que le véritable athée est seulement celui pour lequel les prédicats de l'essence divine par exemple l'amour, la sagesse, la justice ne sont rien, et non pas celui pour lequel le sujet seul de ces prédicats n'est rien Feuerbach propose ici de renverser la théologie, c'est-à-dire d'intervertir le sujet et le prédicat ; par exemple, au lieu de dire Dieu est juste il faut dire la justice est divine Ainsi, il y a bien du divin dans les aspirations de l'homme et dans le lien social lui-même. [...]
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