Dans la quatrième proposition de Idée d'une histoire individuelle d'un point de vue cosmopolitique, Emmanuel Kant emploie l'expression d' « insociable sociabilité des hommes » qui qualifie le caractère de l'homme en société : l'homme est naturellement enclin à s'associer, car il sent « le développement de ses dispositions naturelles » face aux individus de son espèce ; il est toutefois aussi enclin à se dissocier des autres, car il veut « tout régler à sa guise ».
Le lien social désigne l'ensemble des relations qui unissent un homme ou un groupe d'hommes à un autre.
[...] Ainsi doit-on nécessairement distinguer le lien social et le lien humain ? Le lien social comme association conventionnée entre des hommes ne procède pas d'un mouvement naturel. C'est au contraire le fruit d'accidents de l'histoire, qui ont amené l'homme à dépendre des autres et non plus à se suffire à lui-même, et ainsi à élaborer un contrat d'association, permettant le vivre ensemble Qu'est-ce qui a amené les hommes à s'associer, et surtout comment passer d'une multitude de volontés particulières à une volonté générale civile ? [...]
[...] Le lien social est ainsi mis en forme par Le Contrat Social de Jean-Jacques Rousseau, publié en 1762. Si le lien social n'est pas issu d'une sociabilité naturelle de l'homme, il a fallu que cette association permette de servir les intérêts particuliers de chacun. En l'occurrence le contrat social permet avant tout une plus grande sécurité pour celui qui contracte. L'homme abandonne son statut précaire. Toutefois, il doit faire des concessions. Le lien social est ainsi un vrai contrat où l'homme accepte de déléguer une part de sa souveraineté à la société entière contre une protection. [...]
[...] Elle se fonde avant tout sur la ressemblance, elle même héritée ou bien construite. Toutefois, sur ce quoi est fondé le lien social diffère selon les visions anthropologiques de chacun. Si l'homme est en effet un animal politique il s'est naturellement dirigée vers la vie sociale et la cité, et donc ainsi vers l'exclusion. Les artificialistes, comme Rousseau, Hobbes ou Locke, insistent sur le caractère conventionnel, c'est-à-dire non naturel du lien social, qui est davantage le fruit des volontés particulières des individus, en tête desquelles figurent celle de la conservation de soi. [...]
[...] Le lien social est donc une convention permettant de favoriser la coopération et d'écarter la concurrence. L'homme est ainsi à état civil Toutefois, on trouve chez les philosophes antiques l'idée que la sociabilité est naturelle chez l'homme, sous la formule d'Aristote : l'homme est un animal politique Le lien social est donc un lien spontané, naturel, qui repose sur la sociabilité naturelle de l'homme. Ce qui conduit Aristote à regrouper sous le terme d'amitié tous les liens qui unissent les hommes entre eux au sein de la société. [...]
[...] En effet, elle surpasse les particularismes et propose un discours universaliste, puisqu'elle se distingue de la religion civile présente en antiquité et qui recyclait les mêmes mythes pour approfondir l'imprégnation de la morale close dans les mœurs des citoyens. On aurait dans la religion monothéiste la source d'un lien social qui s'apparenterait à un lien humain. Tous les humains doivent au Christ, et sont de ce fait sur un pied d'égalité. Cette morale ouverte peut être synthétisée dans la formule aime ton prochain qui fait la part belle à une amitié universelle entre tous les hommes. [...]
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