Le désir de vérité est initiatique de la philosophie et de la connaissance. Cette vérité semble essentielle dans la constitution de l'Homme et aussi de la société. Cependant, Pascal présente cette société comme faussée par des rapports mensongers entre les hommes. A travers ses Pensées, il explique que l'Homme ne trouve pas d'intérêt de dire la vérité et fonde donc ses relations sur des mensonges qui sont souvent plus faciles à entendre que la vérité. L'intérêt personnel serait donc à l'origine de nos mensonges. Un lien social illusoire se met en place, où les intérêts de chacun gouvernent à la place de la vérité.
Quel lien existe-il entre l'intérêt et la vérité ? Le désir de soi serait-il plus "fort" que le désir de la vérité, sommes-nous vraiment désireux de la vérité? En quoi le maintien de l'équilibre social repose-t-il sur des notions contraires à nos valeurs?
[...] La société est hypocrite, les hommes ne s'affrontent pas directement et se disent seulement ce qu'ils veulent entendre. Les hommes ne parviennent pas à se dire la vérité "en face" , car cela pourrait desservir. Les relations entre les hommes qui s'appuient sur une "mutuelle tromperie" est indispensable car "union" fait la société. Les hommes peuvent s'apercevoir de ce tissu de mensonges, mais par crainte ou par peur de voir la vérité dévoilée et les jugements des autres nous enferment dans ce monde illusoire. [...]
[...] Quelle place pouvons-nous donner à la vérité et la connaissance de soi dans ce monde de mensonges? Un monde sans vérité, justice et sincérité peut-il durer? La vérité ne serait pas un élément qui détruirait la stabilité de la société? L'homme ne peut-il vivre que dans une société de mensonges? Pascal place ici le mal au coeur de la nature de l'homme à la différence de Rousseau pour lequel l'homme est bon par nature et c'est la société qui le corrompt. Est-ce que c'est la société qui conditionne l'homme ou c'est l'homme qui influence la société? [...]
[...] Il y a donc un choix à effectuer entre ses intérêts, c'est à dire le désir de soi et la vérité, le désir de la vérité. On voit quepour les conseillers ou pour le Prince, le désir de soi domine dans ce choix, le mensonge est présent partout. Pascal dénonce ici l'égoïsme des Hommes, qui par intérêt mentent aux autres. Dans une société, nous ne trouvons pas l'avantage à dire la vérité, nous avons besoin des autres pour arriver à nos fins. [...]
[...] Le rejet de la vérité est l'origine de la vie sociale. La vérité n'est pas compatible avec le bon fonctionnement de la société. Pascal traduit ici une contradiction avec la pensée commune par l'inversion des vertus de la société. Le mensonge et l'hypocrisie sont les valeurs qui contribuent au bon fonctionnement de la société. Ce sont dit Pascal les intérêts de chacun qui nous empêchent d'accepter la vérité. Il récapitule donc sa thèse en soutenant l'idée que l'homme se caractérise par l'amour de soi et du mensonge. [...]
[...] Cette réussite sociale est relative ("chaque degré") à chacun et proportionnellement inverse à l'intérêt que l'on a à dire la vérité. On craint donc de blesser une personne qui nous serait utile dans notre ascension sociale. On cherche alors à flatter ce Prince dont les faveurs nous sont primordiales pour nos intérêts personnels. Dire la vérité serait donc nuisant, car elle blesserait une personne qui s'éloignera de nous, or cette personne nous est utile pour atteindre notre but. Cette utilité des autres afin d'atteindre notre but entre donc en compte. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture