« L'homme est né libre ». C'est en ces termes que Rousseau, philosophe français des Lumières, exposait sa thèse quant à la relation entre l'individu et la société, à l'aube des prémisses de la Révolution symbolique de 1789. Ce principe d'une liberté individuelle, précieuse et universelle est à notre époque moderne devenue une valeur suprême érigée en modèle. Si certains individus vivants sous des jougs liberticides ne peuvent prétendre à l'affirmation de ce droit, qu'en est-il en démocratie ? Peut-on dire que l'on est entièrement libre de penser ? En d'autres termes, pouvons-nous délibérer et agir à titre personnel, en totale absence de contrainte, par le seul moyen de notre volonté ? Notre conscience, cette capacité de perception du monde et de soi, échappe-t-elle à toute influence pour délibérer ? Nous verrons d'abord qu'étant une capacité psychique personnelle, les influences extérieures sur l'esprit sont limitées et peuvent se réduire à de l'apprentissage et la présentation de différents points de vue. Puis, nous nuancerons notre propos en découvrant la mécanique de l'inconscient, cette raison qui nous gouverne mais échappe à la conscience, ainsi que le pouvoir d'influence de notre culture, qu'elle soit familiale ou médiatique.
La pensée, cette opération de réflexion de l'intelligence, est le propre de l'esprit, son essence. A première vue, celle-ci est par définition libre puisque s'inscrit dans le registre de l'immatériel. Pour Descartes, érudit humaniste du XVIIème Siècle, elle est de ce fait uniquement due à la volonté personnelle ; dans la mesure où il n'existe aucun moyen d'exercer une pression psychique à l'inverse du matériel. Ainsi, l'individu semblerait jouir de la totale maîtrise de son libre-arbitre, qui théorise l'aptitude qu'aurait la volonté humaine de se déterminer de façon indépendante, autonome, en se donnant soi-même des limites. Par ailleurs, la raison, cette faculté intellectuelle par laquelle l'homme connaît, juge et se conduit, est capable de se construire à base de connaissances, sans aucune entrave. Mais l'éducation est également un moyen pour elle de renforcer son affranchissement d'autrui en argumentant et pensant par soi-même (...)
[...] Alors, la presse est-elle véritablement le reflet de l'opinion ? Non, comme chaque système, elle présente des failles. Parmi elle, on peut accuser les médias, au sens large, d'uniformiser, créant une culture de masse. Pire, de faire régner l'image et la mercatique, cette science de la manipulation au service de la société de consommation. En ces temps de crise et avec la révolution des nouveaux médias, la publicité finance et règne dans les salles de rédaction : du choix des sujets à leur existence même. [...]
[...] Dès lors, il peut nous arriver de penser libéré de notre raison. Pour déchiffrer cet inconnu, le grand Sigmund a même créé une science de l'introspection, de tout temps décriée : la psychanalyse. Mais les disciples de Freud expliqueraient peut-être que leur père spirituel, et tous les hommes, recherchent une solution pour gagner sur l'inconscient. Une chose est sûre, la psyché humaine est complexe. Elle subit des influences que l'on ignore encore et d'autres que l'on comprend intimement. L'intime justement, c'est par définition ce qui touche à la famille : la première à influencer notre mode de penser. [...]
[...] Si nous nous intégrons et socialisons dès le plus jeune âge pour faciliter note vie en collectivité, nous pouvons nous révéler pur produit du déterminisme social. Si nous vivons des expériences, nous devons accepter que nos représentations mentales passent par le prisme de ces dernières, comme le théorise David HUME. Ainsi, nous devons compter avec l'inconscient. Si instinctivement l'opinion se croit totalement libre de penser, il suffit de lui suggérer que son esprit n'est pas si rabelaisien qu'il n'y paraît. Dès lors, on peut certainement considérer, qu'éclairé, il gagne cette liberté. [...]
[...] Peut-on dire que l'on est entièrement libre de penser ? En d'autres termes, pouvons-nous délibérer et agir à titre personnel, en totale absence de contrainte, par le seul moyen de notre volonté ? Notre conscience, cette capacité de perception du monde et de soi, échappe-t-elle à toute influence pour délibérer ? Nous verrons d'abord qu'étant une capacité psychique personnelle, les influences extérieures sur l'esprit sont limitées et peuvent se réduire à de l'apprentissage et la présentation de différents points de vue. [...]
[...] Cependant, il semble que l'individu ne puisse dépasser certaines limites habituelles et ainsi se défaire de préjugés et autres barrières à la liberté de penser. Poussé par certaines influences, il s'en remet parfois à la tradition ou encore l'autorité. Face à la conscience, l'inconscient, cette ombre qui est en nous, remet en question la suprématie de la raison. Ce qui était auparavant expliqué par la maladresse, la distraction ou la malédiction trouve dans la théorie freudienne une cause rationnelle : l'activité psychique se déroulant hors de la sphère consciente dans l'esprit d'un individu. [...]
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