Corrigé de dissertation philosophique rédigé sur le sujet suivant : « La liberté se limite-t-elle au pouvoir de dire non ? ». La méthodologie est mise en avant afin de bien comprendre comment une dissertation de philosophie se construit.
[...] L'être humain se définit par le fait qu'il a la possibilité de nier (le pouvoir de dire non) ce qui est et de le transformer. C'est ainsi qu'il constitue son humanité en niant son être naturel, en adoptant les manières d'être de son milieu culturel. Alors il se fera reconnaître en tant qu'esprit, sujet, par les autres hommes. Pareillement, il donne au monde qui l'entoure des formes nouvelles, afin de l'adapter à ses exigences (il transforme la nature et ses éléments, guidé en cela par des idées qui germent en son esprit on peut ici reprendre l'exemple du bracelet). [...]
[...] Etre libre, ce n'est pas le fait de pouvoir tout vouloir, c'est vouloir en connaissance de cause. Une volonté qui n'est pas éclairée par la raison n'est pas une volonté libre. C'est la qualité de mon activité rationnelle qui détermine mon degré de liberté : plus je connais ce pourquoi j'agis, affirme ou nie, plus je suis libre. Remarquons que la raison est ici considérée comme la faculté qui permet à l'homme d'apercevoir le vrai et le bien ; c'est pourquoi la volonté doit se régler sur elle, suivre le chemin qu'elle nous indique (mais, libre et, par là, comparable à celle de Dieu, la volonté peut ignorer les injonctions de la raison, comme le note Descartes). [...]
[...] Et, bien sûr, la connaissance suprême est celle des raisons pour lesquelles l'univers est ce qu'il est, et celle de la situation qui nous est faite en son sein. Fort de cette connaissance, nous pourrions agir en toute connaissance de cause et, donc, librement. De ce point de vue, l'existence de l'homme, et même toute l'histoire de l'humanité, peuvent être considérées comme un long cheminement vers le savoir, et donc vers la libération. La liberté sera totale quand l'homme connaîtra le sens de l'univers et le rôle qu'il doit y jouer. [...]
[...] Autrement dit, c'est parce que l'homme est capable de juger qu'il a la capacité de dire non. La faculté qui lui permet de juger est, selon Descartes, la volonté (comprise comme principe d'action). Celle-ci juge et la valeur de son jugement (sa vérité ou sa fausseté, sa bonté ou sa méchanceté) est fonction d'une délibération préalable opérée par la raison, ou entendement (faculté de connaître). Doué d'une volonté éclairée par la raison l'homme est capable d'arbitrer entre ses différents vouloirs ou désirs. [...]
[...] Un exemple probant de cet état de fait est la révolte de l'adolescent. Parvenu à un âge où il prend conscience de soi, l'adolescent découvre qu'il lui est possible de nier tout ce qui, auparavant le déterminait. Il tire une certaine jouissance de ce pouvoir, qu'il utilise parfois d'une façon tout à fait déraisonnable (mais c'est encore une façon pour lui de s'assurer de sa liberté absolue le risque, évidemment, est alors de perdre tout repère et de douter du sens et de la valeur de l'existence). [...]
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