Si l'on définit la liberté comme le pouvoir d'agir sans contrainte, l'acte accompli sans motif, c'est-à-dire sans raison, en apparaît comme la radicalisation. Le summum de la liberté semble être la liberté d'indifférence et résider dans la capacité qu'aurait la volonté de produire un acte totalement indéterminé, c'est-à-dire de choisir arbitrairement. Pourtant, en l'absence de motif, la liberté est sans effet à l'image de l'âne de Buridan incapable de se sortir du déterminisme qui l'immobilise et le mène à la mort (...)
[...] Elle révèie que la volonté est le lieu des possibles, puisque celle-ci a le pouvoir de donner à notre action diverses orientations. L'indifférence de la volonté la conduit à choisir arbitrairement et fait ainsi advenir, de façon contingente, une série de conséquences qui auraient tout aussi bien pu ne pas se produire, à supposer que la volonté en ait décidé autrement. La liberté [...]
[...] L'être lit're n'est-il pas au contraire celui qui, connaissant le bien, peut cependant vouloir le Quant au libre-arbitre comme capacité positive d'agir La vraie liberté, loin d'être celle qui résulte de I'indétermination de la volonté, est celle où la volonté est éclairée par I'entendement et est ainsi déterminée. Ainsi, le libre-arbitre n'est-il qu'une piètre liberté, nous exposant sans cesse au risque de I'erreur. Etre véritablement libre, c'est donc vouloir nécessairement ce qui est vrai ou bon. Le libre-arbitre divin est pouvoir de création ex nihilo. [...]
[...] Si la liberté est totalement indéterminée, d'où la volonté reçoit-elle f impulsion qui détennine le choix ? Dans les Caves dtt Vatican, on perçoit la difficulté que ressent le personnage à f idée de mettre en æuvre une liberté que rien ne vient déterminer. En effet, Lafcadio fait finalement dépendre le meurtre de la fréquence des feux clignotants rencontrés sur les rails, comme s'il avait besoin de placer dans un signe extérieur à lui-même l'origine de sa décision. Même si cette référence à des feux paraît elie-même tout à fait arbitraire et absurde, elle témoigne de la difficulté, voire de l'impossibilité, pour une volonté de déterminer indépendamment de tout motif. [...]
[...] La liberté d'indifference n'est-elle pas, cornme le posait Descartes, au fondement même de tout acte libre ? [...]
[...] Iviais pius encore, une liberté sans motif est-elle pensabJe ? L'homme n'est-il pas inerorablement pris dans un rdsean de relations qui rendent impossible une liberté d'indiilërence sous quelque ibrme clue se soit ? La recoirnaissance de notre immersion dans un enchaînement de causes peut alors rernettre en question l'idée même de liberté. Si, en effet, la liberté ne se comprend que dans 1'opposition à 1a nécessité, la libeité d'indifférence - qui renvoie par définition à l'indéterminé - ne constitrre-t-elle pas son fondement même ? [...]
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