Liberté, contraintes, Sartre, conditionnement, vices, désirs, devoir moral, Kant, essence réelle de la liberté, degrés de liberté
« Autrui, c'est ce moi-même dont rien ne me sépare, absolument rien si ce n'est sa pure et totale liberté », a dit Jean-Paul Sartre. Il pose ainsi la question de la liberté, à travers autrui.
Généralement, la liberté est un sentiment dont nous avons, pour la plupart, tous l'impression de disposer. Cette liberté s'exprime par ailleurs dans nos envies, nos désirs, nos choix. On pourrait considérer que cette dernière existe à partir du moment où l'on a la possibilité de vivre en faisant ce qu'il nous plaît et ce que l'on souhaite.
Elle existe par ailleurs à travers des lois telles que la liberté d'expression. La contrainte s'oppose à la liberté, puisqu'elle nous force à faire quelque chose dont nous ne disposons pas nécessairement l'envie.
[...] Par ses remarques, jugements, autrui peut nous complexer et altérer l'image que nous avons de nous-mêmes. C'est ainsi que nous devenons dépendants du « que vont-ils penser de moi ? » ou encore du « que dois-je faire pour leur plaire et pour ne pas être mis de côté ? » C'est également ainsi que nous allons commencer à craindre la différence. Par exemple, on peut retrouver ici l'affirmation des genres aujourd'hui ou encore la peur d'être exclue de sa famille. Si nous laissons les autres impacter qui nous sommes, alors peut-on parler de liberté ? [...]
[...] Mais après tout, la liberté peut-elle exister pour n'importe qui ? Il s'agit plutôt pour Platon de faire un choix décisif, absolu, irrémédiable, un choix sur nous-mêmes, sur notre être, et même sur notre liberté. En ce sens, il est vraiment absurde d'admettre qu'il existe des degrés de liberté. Si la liberté est un tel acte absolu, par définition, elle ne peut avoir de degrés. Seuls les choix que nous exercerons dans la vie auront un degré, mais ce n'est plus strictement une question de liberté. [...]
[...] Souffrir de ces sentiments prouve que notre liberté n'est pas entière. Par exemple, dans La Violence et le Sacré de Girard, il y a la notion de rivalité. Les désirs et les vices sont presque obsessionnels. Ainsi le désir est mimétique. Nous désirons sans cesse. Faire face à ces conflits permanents exclut totalement la notion de liberté. Ainsi, dans la vie de tous les jours, face à une personne qui rayonne, qui est admirée, nous aimerions lui ressembler. Ainsi, la croyance des gens en la liberté n'est qu'une illusion, et cela vient du fait qu'ils agissent consciemment d'une manière ou d'une autre, mais qu'ils sont inconscients, ou qu'ils ignorent ce qui détermine leurs actions. [...]
[...] Ces lois existent pour protéger autrui comme l'interdiction de voler, de tuer. Ces lois contrôlent donc, positivement ou négativement, notre liberté. Nous voyons donc que, pour Hegel, le niveau par lequel la liberté est atteinte manque de liberté politique réelle. La liberté cartésienne est donc un moindre degré de liberté, car si elle est bien une étape de réalisation, elle croit que la liberté individuelle est possible et que les décisions prises par des volontés individuelles peuvent être libres. Encore une fois, la conception de Kant n'est qu'une étape partielle dans le processus de la liberté : Hegel la situe au niveau de la « morale subjective ». [...]
[...] Il va sans dire que notre liberté est conditionnée, puisque nous sommes par exemple soumis à des lois qui la contraignent, et ce même si par essence et dans sa notion, il semblerait que la liberté ne puisse pas en être dotée, puisque ça n'est pas quelque chose de physique, et qu'il est difficile de mettre une image dessus. Notre liberté s'exprime par ailleurs notamment dans nos choix, qui sont les principaux concernés par cette notion de degrés. Elle existe donc, malgré nos contraintes. [...]
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