La liberté est une notion que personne ne saurait définir vraiment. De ce que j'en ai entendu, les gens s'imaginent qu'être libre, c'est n'avoir aucune contrainte. D'après moi, c'est impossible, car il y a des contraintes qu'on ne peut éviter, des contraintes physiques comme l'apesanteur par exemple, qui nous retiendra toujours les pieds sur terre (...)
[...] Tout se passe en nos esprits, notre liberté de penser elle-même est limitée. Nous avons vécu avec la présence d'une autorité et de règles à suivre. Dès l'école, de nombreuses choses nous sont interdites, on sait, du moins on a appris, que pour pouvoir vivre en société il fallait faire régner l'ordre. On peut être mal considéré pour ne pas avoir respecté les règles fixées par d'autres, alors qu'on n'a même pas participé à l'établissement de ces règles. Même pour les lois, notre rôle n'est pas lorsque nous sommes mineurs - 18 années à vivre et à subir sans avoir son mot à dire - et n'est que limité après (voter pour celui qui fixera les lois, c'est un pouvoir très indirect). [...]
[...] Il est normal pour un homme de croire impossible, voire utopique, ce qu'il n'a jamais connu, ce qui semble nous vouer à un envie trop proche d'un rêve commun des hommes : par exemple les discours marxistes dans son idée de partage équitable, sur l'arrêt du profit des uns sur le dos des autres. Ou bien les idées "Peace and Love" du mouvement hippie : "la paix partout dans le monde", personne n'y croit, parce qu'on nous a trop parlé de guerres, et encore aujourd'hui, on continue à en faire. La liberté peut nous faire peur car nous ignorons précisément en quoi elle consiste, nous ne pouvons l'analyser comme un fait concret, elle nous est inconnue, mais elle nous fera toujours rêver. Parfois les hommes ont trop peur de réaliser leurs rêves. [...]
[...] C'était là leur définition de la liberté : ne pas être esclave. Ne pas appartenir à quelqu'un d'autre. Mais n'appartient-on réellement qu'à soi-même si on doit obéir à d'autres hommes, en l'occurrence, un gouvernement ? Peut-on affirmer que nous ne sommes pas leurs esclaves, comme ils ne sont pas nos maîtres ? Gouverner un peuple, le soumettre à ses envies, en prétendant agir dans son intérêt, n'est-ce pas à un degré différent une forme d'esclavagisme ? Seulement les gens, nombreux en France, pour qui leur situation leur convient, accepteront ce fait, ne protesteront pas car l'état en contrepartie, leur offre une protection. [...]
[...] Pourquoi y irait-on et quitterait-on tout le confort d'une maison ? On aurait peur de perdre nos repères : comme les animaux, comme les chats, nous avons besoin de notre territoire, de reconnaitre nos marques. Pourrait-on juste permettre que "partout" appartienne à "tout le monde" ? Il est dur de laisser derrière sn vécu et son éducation et de revoir entièrement sa vision des choses : plonger dans l'inconnu, une façon de vivre que l'on ne nous aurait jamais apprise et qui reste à découvrir. [...]
[...] En plus, les stoïciens disent qu'il faut ignorer toute souffrance, même par exemple la perte d'un ami, simplement l'accepter, puisqu'on ne peut faire autrement. C'est un principe basé sur la fatalité qui dit de ne pas se laisser abattre puisque les lamentations ne changeront rien à une mauvaise situation. A mon sens, le stoïcisme tend à chasser une part de notre humanité, par lâcheté, par peur d'être déçu, de souffrir. Je ne pense pas qu'on puisse passer une vie en la fondant sur des principes aussi contraires à notre nature. [...]
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