Au premier abord, la liberté de penser est une évidence pour chacun. Nous pouvons en effet prendre l'exemple irréfutable du retraité qui débat intérieurement sur la société qui l'entoure. Le concept de la liberté de penser de chacun n'a jamais posé problème. Mais si on étudie de plus près cette abstraction qui parait indéniable, la question que l'on se pose alors est la suivante : la liberté de penser consiste-t-elle à penser seul ?
Mais que signifie cette expression : « penser seul ? » Le sujet laisse dans un premier temps entendre que lorsque nous « pensons seul », c'est que nous pensons par nous même, par opposition à une pensée sous influence. A priori, on peut penser ce que l'on veut, nous pensons d'ailleurs constamment, car penser est la nature même de l'homme. Il ne saurait y avoir de liberté de penser sans indépendance. En ce sens, penser librement suppose et impose alors de penser par soi-même.
Et pourtant, on peut questionner cette indépendance : n'est-elle pas un rêve ? « Penser seul » ne reviendrait-il pas à « s'enfermer », à éviter tout dialogue, et tout rapport avec les autres ? Qu'en est-il de cette indépendance que l'on croit posséder ? Suffit-il d'adopter une pensée qui se démarque de celle des autres pour avoir la certitude que nous pensons librement ? N'y a-t-il pas là, en effet, un risque d'illusion ? Il nous est facile de nous croire libres, y compris en nous-mêmes, dans notre for intérieur. Cependant, qu'en est-il vraiment ?
Ce débat nous amène enfin à nous demander s'il faudrait plutôt, pour avoir véritablement sa liberté de penser, se reposer équitablement sur nos différentes possibilités de penser seul. En effet, devrions-nous peut-être nous diriger plutôt vers l'idée d'une émancipation, d'un effort permanent et constant qui nous permettrait d'acquérir en quelque sorte cette liberté ? Tout ceci en évitant de s'enfermer sur soi-même, mais plutôt en espérant du dialogue avec les autres, non pas forcément un accord commun mais au moins une approche de la vérité.
[...] Selon lui, on peut acquérir cette liberté de penser en acquiesçant notre autonomie. Le pouvoir de penser par soi-même se reflète à travers les Lumières. Or, les Lumières, c'est la sortie de l'homme hors de l'état de tutelle dont il est lui-même responsable l'état de tutelle étant l'incapacité de se servir de son entendement sans la conduite d'un autre Ce qui importerait donc pour pouvoir penser par soi-même, ce serait selon Kant, d'avoir de la résolution et du courage de se servir de son entendement seul, les limites de celui-ci n'important peu. [...]
[...] La liberté de penser consiste-t-elle à penser seul ? Introduction Au premier abord, la liberté de penser est une évidence pour chacun. Nous pouvons en effet prendre l'exemple irréfutable du retraité qui débat intérieurement sur la société qui l'entoure. Le concept de la liberté de penser de chacun n'a jamais posé problème. Mais si on étudie de plus près cette abstraction qui parait indéniable, la question que l'on se pose alors est la suivante : la liberté de penser consiste-t-elle à penser seul ? [...]
[...] La liberté, n'est-elle pas l'indépendance ? II. Penser seul revient à s'enfermer En fait, il est vrai qu'il serait vraiment difficile d'adhérer à l'idée que l'on puisse aujourd'hui encore, penser véritablement par soi-même. Les partisans du déterminisme appuieront évidemment cette thèse étant donné qu'il existerait indubitablement selon eux, des déterminations de soi chez chacun de nous. Notre histoire personnelle, notre entourage, l'hérédité génétique, les facteurs sociaux nous ont conduits inéluctablement à telle ou telle façon de penser. Ce que l'on croit penser seul, par nous-mêmes, n'est en réalité qu'un simple reflet de ce que d'autres ont déjà pensé auparavant. [...]
[...] Il faut essayer le plus possible de penser comme tout autre Homme pourrait penser. Avoir sa propre liberté de penser ne consiste pas à se couper de tout autre point de vue mais au contraire, essayer de mettre à distance les influences extérieures pour avoir un point de vue universel. On assiste là à une réelle émancipation. Ceci va nous permettre de nous libérer de notre point de vue relatif. Cette idée d' «ouverture d'esprit pour acquérir notre liberté de penser se retrouve chez Kant. [...]
[...] La liberté de penser consisterait donc à penser seul, par soi-même. Toutefois, cela semble impossible aujourd'hui si on considère notre société et l'émergence des nouveaux de moyens de communication Notre pensée est sans nul doute sous influences extérieures, elle ne serait que purement idéologique et ne serait que le reflet de notre époque, d'un milieu donné, ou plus généralement des circonstances. Cela va donc à l'encontre de notre accord avec cette exigence de penser par soi-même. On se demande alors si cette première condition serait suffisante. [...]
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