C'est le problème de Kant, est-ce que je peux donner sens à la notion, au concept de responsabilité morale, est-ce que je peux affirmer que l'homme est moralement responsable si je ne pense pas l'homme comme un sujet libre. Dans la Critique de la Raison Pure et dans la Critique de la Raison pratique, si je considère que les hommes son des objet déterminé par toute sorte de conditions est-ce que je peux encore qu'ils sont responsable est-ce qu'il n'y a pas contradiction à dire que ce que je fais est le résultat d'une histoire personnelle, et à m'attribuer une responsabilité. Si ce que je fais est la conséquence de toute sorte de condition que je n'ai pas choisi est-ce qu'on peut vraiment me tenir responsable de mes actes ?
[...] Ensuite, on ne prouve généralement que ce qui existe phénoménalement. Or, si la liberté est un phénomène elle est alors incluse dans le monde, elle appartient au domaine de la nature et est donc soumise à ses lois qui la déterminent. Nous pourrions imaginer que la liberté se déduirait comme les mathématiques, c'est-à-dire de manière a priori, ou de manière nécessaire et universelle. Or, cela signifierait que la liberté répondrait à des règles logiques strictes, et nous tomberions dans la même contradiction qu'avec son existence phénoménale. [...]
[...] De plus, les lois empêchent une certaine liberté de part leur caractère restrictif ou impératif et en exigeant de nous de nous porter responsable de nos actions et de nos choix. En somme, je ne peux pas tuer mon voisin qui met sa musique à fond à trois heures du matin. Mais, il semble paradoxal, que la liberté, qui fonde la responsabilité morale, soit niée par celle-ci. Donc, si l'on pose la liberté, comme pouvoir faire tout ce que nous désirons, il y a contradiction. Nous serions esclaves de nos désirs, de nos passions et donc nos actes seraient soumis et irrationnel. Par conséquent, nous n'en serions pas responsables. [...]
[...] A moins de dire avec Descartes que la conscience ne peut jamais nous tromper. Or, cette thèse n'est pas fondée, comme nous le montre notamment la théorie de l'inconscient. Spinoza montre dans l'Ethique que nous ne faisons pas l'expérience du libre-arbitre : on prend seulement l'ignorance des causes pour une expérience de leur inexistence. Nous sommes réellement déterminés, mais nous avons conscience d'être libres, à cause de l'ignorance des causes qui nous déterminent Telle est cette liberté humaine que tous les hommes se vantent d'avoir, et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs et ignorants des causes qui les déterminent. [...]
[...] En effet, sa grande thèse n'est-elle pas que tenter de définir la liberté de facto c'est donné raison au déterminisme. Cependant, nous pouvons aussi penser que le fait qu'on n'exige de nous une responsabilité morale montre que nous avons le choix, la liberté, de l'être ou de ne pas l'être. Ou encore, la réduction du choix, de notre champ d'action par des lois, des règles, ne montre-t-elle pas qu'il est bien plus vaste qu'il ne le paraît, comme un voyage infini ? [...]
[...] En voulant la liberté, nous découvrons qu'elle dépend entièrement de la liberté des autres, et que la liberté des autres dépend de la nôtre. Certes, la liberté comme définition de l'homme ne dépends pas d'autrui, mais dès qu'il y a engagement, je suis obligé de vouloir en même temps que ma liberté la liberté des autres, je ne puis prendre ma liberté pour but que si je prends également celle des autres pour but. En conséquence, lorsque, sur le plan d'authenticité totale, j'ai reconnu que l'homme est un être chez qui l'essence est précédée par l'existence, qu'il est un être libre qui ne peut, dans des circonstances diverses, que vouloir sa liberté, j'ai reconnu en même temps que je ne peux vouloir que la liberté des autres. [...]
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