La liberté guidant le peuple d'Eugène Delacroix (1830) représente une Marianne dénudée aux atours symboliques : de fait, elle est elle-même peinte comme une allégorie, elle est représentée comme l'idée même de liberté
[...] Dans le premier cas, on aborderait la liberté comme idée. Dans le second, on l'aborderait davantage sous l'angle de l'expérience : l'expérience est l'information qu'un sujet a de son environnement par le biais de ses sens. Auquel cas il s'agit plus de vivre et d'appliquer, concrètement, sa liberté, plutôt que de la penser en dehors de toute réalité matérielle. Selon que l'on envisage la liberté sous un angle ou sous un autre, les enjeux sont à la fois métaphysiques (suis-je déterminé ou suis-je maître de mon destin et éthiques (ai-je un libre-arbitre ou suis-je conditionné par mes passions Annonce du plan : Certes, la liberté s'appréhende avant tout comme un concept abstrait source de l'autonomie du sujet et un postulat de l'action morale : elle apparaît bel et bien comme une idée sur laquelle baser sa propre essence ainsi que ses actes. [...]
[...] La liberté est-elle une expérience ou une idée ? Introduction : Accroche : La liberté guidant le peuple d'Eugène Delacroix (1830) représente une Marianne dénudée aux atours symboliques : de fait, elle est elle-même peinte comme une allégorie, elle est représentée comme l'idée même de liberté. Pourtant, l'événement historique auquel se réfère le tableau de Delacroix est bien réel : c'est l'expérience insurrectionnelle, républicaine, vécue par un peuple d'émeutiers en révolte contre le coup de force constitutionnel de Charles X. [...]
[...] B - Ainsi, la liberté que nous éprouvons à faire certains actes, l'état de liberté que nous éprouvons lorsque nous ne sommes pas entravés, n'est-elle pas avant tout une expérience, mais une expérience illusoire ? Nous expérimentons, par le biais de nos sens, une sensation ou un sentiment de liberté, mais si nous regardons rétrospectivement les actes qui nous paraissaient « libres », nous nous apercevons qu'ils étaient en réalité déterminés, et qu'ils s'intègrent dans une chaîne de causalité plus large . L'expérience de la liberté, en définitive, n'est-elle pas qu'une illusion ? Derrière elle ne se cache-t-il pas plutôt l'idée de causalité ? [...]
[...] Au moment d'un choix, l'individu délibère intérieurement de ce qu'il veut choisir, en fonction de ce qu'il veut faire et de ce qu'il doit faire. Bergson avance que le temps entre en ligne de compte : le temps investi dans cette délibération « épaissit » en quelque sorte le choix en question d'une authenticité. La personne est véritablement à l'origine de son choix car elle y a réfléchi, elle y a investi du temps, elle a mûri sa réflexion. C'est pourquoi Bergson va comprendre la liberté comme une conformité à soi. [...]
[...] La liberté est donc un postulat à prendre en compte si l'on veut rendre possible l'action morale. Saint-Augustin, Du Libre-Arbitre : le libre-arbitre est un don de Dieu. L'Homme peut l'utiliser pour agir contre la volonté du Créateur, c'est-à-dire pour commettre des actes immoraux, comme il peut en faire un usage qui soit bon, moral, c'est-à-dire conformes aux vues divines. Sur l'idée même de libre-arbitre repose la volonté de l'homme et sa responsabilité. II - Mais cette idée que nous nous faisons de la liberté n'est-elle pas plutôt une expérience qui ne nous donne qu'une impression de liberté alors qu'en réalité nous sommes déterminés de toutes parts ? [...]
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